• Je vous ai deja parle de la cuisine chinoise mais notre periple continue et nos decouvertes culinaires egalement, au fil des regions rencontrees.

    Depuis quelques emps, nous trouvons dans beaucoup de villes et villages des boulangeries qui proposent de delicieux gateaux. En general, ils sont a l'huile mais c'est vraiment tres bons: muffins, sortes de cookies avec des graines, sables, brioche avec une face caramelisee au sesame et ces biscuits faits de 3 couches: 2 avec le meme biscuit craquant et le milieu avec une pate d'abricot! Quel regal!!

    Dans le Sichuan, nous avons pu gouter la cuisine epicee... et ce n'est qu'un faible mot! Pol et moi aimons les epices et le piment mais la.... meme en demandant "wei la", ce qui veut dire peu epice; ca pique et ca brule la bouche! Bon, il y a des restaurants dans lesquels ils ont fait attention et c'etait super mais dans d'autres... on se souviendra longtemps de nos patates sautees revenues dans les epices... qu'on a eu du mal  manger tellement c'etait pimente!

    Une des specialites sichuanaises est la fondue. Vous arrivez dans le restaurant et vous choisissez votre viande : boeuf en lamelles, poitrine de porc, petites saucisses, oeufs,.... et le tout est pese dans un saladier, puis vos legumes : salade, chou, gros radis troue, concombre, potiron, chou-fleur, pomme de terre en lamelles, champignons, racines de lotus, germes de soja, aubergine,.... qui seront egalement peses. Le tout est emmene en cuisine pour etre cuit dans du bouillon puis vous est rapporte dans un grand bol de bouillon epice et fumant avec du riz. Quand il n'y a pas trop de piment, c'est vraiment delicieux et riche en saveurs! Il existe la meme chose avec des brochettes de viande et de legume a tremper dans le bouillon.

    Desormais, nous sommes dans le Yunnan et des la frontiere entre ces deux provinces passee... nous avons vu apparaitre une nouvelle sorte de restaurants. Nous avons ete un peu deconcertes au debut; maintenant, nous avons l'habitude.

    Chaque restaurant possede son propre frigo-congelateur avec des vitres. Le client peut donc choisir les legumes qu'il souhaite deguster : salade, chou, pousses de soja, concombre, aubergines, chou-fleur, brocolis, epi de mais, haricots verts ou plats, pommes de terre, tomates,.... ainsi que la viande ou le poisson. Les frigos sont differents en fonction des arrivages et des produits du coin. Le plus dur est, la premiere fois, d'imaginer ce qui va etre cuisine avec le legume/la viande demande(e). Mais a chaque fois, nous nous sommes regales. Apres, tout depend des cuisiniers qui sont plus ou moins experts mais que c'est bon. Une cuisine simple et rapide avec beaucoup d'epices et de petites sauces, qui,. ajoutes ensemble rendent un plat vraiment bon!

    Tout ca me donne d'ailleurs un tas d'idees... ce serait bien d'avoir la meme chose en France!! Et du coup, plein d'idees de recettes qui sont faites en moins de 15 minutes pour le retour (eh oui, je les regarde attentivement cuisiner!!).

    Par contre, a ne montrer que les legumes et la viande que nous souhaitons, nous restons un peu frustres car nous ne pouvons pas acceder aux superbes plats que l'on voit regulierement sur les autres tables. De plus, etre juste a deux limite les decouvertes et la beaute de la table; nous avons eu l'occasion d'admirer une table dressee pourune dizaine de convives avec 10 plats differents... nous avions terriblement envie de nous y inviter (sauf pour deguster les pattes de poulet...).

    A bientot pour la suite de nos aventures culinaires qui sont riches en Chine!


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  • Nous profitons d'un jour tranquille a Yongsheng.. pas de reveil... on traine dans la ville et on observe! On est toujours autant etonne de la facon de travailler des chinois (ils jouent aux cartes devant leurs magasins, regardent la tele au boulot ou tchatent, dorment devant leur comptoir...). On tombe aussi sur le marche, quel depaysement!! La viande est posee sur des tables en bois en gros morceaux et elle prend l'air! Il y a un tas de legumes d'un cote, de fruits de l'autre, des stands de thes et d'epices.. ca sent fort le piment! Il y a aussi des stands avec une sorte de fromage, des stands de cordes, de tout et de rien... Par contre c'est tres sale par terre et il faut faire attention a ou on met les pieds, surtout que nous sommes en sandales!! On mange tres bien, on ecrit des mails, on profite du temps qui nous est offert; c'est agreable!

    Apres un jour de repos, il est temps de repartir pour enfin arriver a LijiangNotre debut de parcours est plutot simple car il s'agit d'une enorme descente; nous passons de 2100 metres d'altitude a 1400 metres d'altitude.

    Au milieu de la route, voila ce que nous pouvons admirer; un paysage encore different, avec les rizieres qui brillent alors que le soleil commence a diffuser sa lumiere dessus.

    Yongsheng - Lijiang

    Une deuxieme grosse descente suivra, le long d'une gorge qui se creuse de plus en plus. Plus on avance, moins il y a d'eau car elle est utilisee et canalisee pour les rizieres avoisinantes. Nous croisons des animaux sur la route, des biquettes noires avec leur berger. Nous faisons une pause dejeuner sur la route. Puis, nos velos enfourches, nous croyons arriver dans un autre monde lorsque nous voyons a notre gauche, sur le flanc de la montagne, plein de petits chevaux atteles pour porter des charges et sur la droite un village/campement. Nous nous y arretons pour acheter de l'eau et nous passons pour des extra-terrestres. Les gens n'ont pas du tout des tete de chinois Han, probablement une minorite. Ils viennent des villages dissemines ca et la dans la montagne, il n'y a pas forcement de chemin carrossable pour les atteindre. Du coup, vive la mule et le cheval!

    Arrives tout en bas, nous avons une belle surprise! A la place de la riviere assechee, une magnifique riviere d'un bleu si beau est la... nous admirons! Vous pouvez aussi voir un foulard rouge accroche au pont; on en retrouve beaucoup sur le bord des routes et aussi sur le devant des voitures.

    Yongsheng - Lijiang

    Juste a cote, la vue est moins belle... ca fait bidonville, on croise des gens qui ont l'air tres pauvres. La vie de paysan chinois ne doit pas etre rose tous les jours...

    Yongsheng - Lijiang

     Nous nous arretons a l'ombre 1h30 car il fait tres chaud! A 15 heures, nous partons afin de gravir la montagne qui nous separe de Lijiang! Avec la chaleur, c'est vraiment dur mais nos jambes vont bien et l'ascension n'est pas aussi dure que ce que nous avions imagine; c'est plutot tranquille meme. Faut dire que l'on commence a avoir la forme, meme si d'etre au pied de ce grand mur etait plutot impressionnant... Pour nous refroidir, nous faisons plusieurs pauses a l'ombre d'un arbre et dans une maison abandonnee, sur un petit banc. Nous croiserons beaucoup de maisons abandonnees sur la route... une activite a du s'arreter... ca fait etrange ces sortes de villages fantomes! A 17h, la chaleur devient moins pesante.

    Et nous pouvons admirer une vue splendide sur la riviere bleutee et la vallee.

    Yongsheng - Lijiang

    Nous passons la nuit dehors, sous notre tente, sur une petite butte derriere des habitations. L'endroit est calme, il y a du bois sec pour notre rechaud a bois et on entend beaucoup d'oiseaux dont un coucou.

    Le lendemain, nous partons a 8 heures apres avoir range toutes nos affaires, pour ne pas souffrir de la chaleur pendant la suite de l'ascension. Je mets un peu de temps a me remettre en route mais nous nous sentons bien et la montee se fait a bonne allure.

    Nous voila presque tout en haut, a une hauteur plutot vertigineuse, surtout que les bords de la route ne sont pas hyper proteges. Voici la vue que nous avons pu admirer:

    Yongsheng - Lijiang

    Quelques temps plus tard, nous voila en haut du col, a 2700 metres d'altitude!!! Youhou, on est super contents; d'autant que l'on a trouve cela plutot "facile" (bon nos jambes s'en souviennent!!). Une phase de plat et puis ca remonte encore pour pouvoir passer de l'autre cote de la montagne; nous voila a 2800 metres. 

    Petit arret pour prendre une photo de la vue qui s'ouvre a nous! Vous pouvez apercevoir la montagne du dragon de jade enneigee qui culmine a 5500 metres.

    Yongsheng - Lijiang

    Nous attends alors une longue descente qui nous amenera a 2400 metres d'altitude, sur le plateau ou se trouve Lijiang. Nous y trouvons une grosse route... on preferait notre petite route montagneuse et grimper... et nous devons rouler, rouler... nous avons juste envie d'arriver!!! Le long de la route, ils font de gros travaux de canalisations. Et comme c'est le cas dans toute la Chine, il y a des femmes dans le batiment et elles veulent rester feminines; ca nous change.

    Nous sommes affames donc nous nous arretons manger un bol de nouilles avant de partir a la recherche d'une auberge de jeunesse que nous trouvons tout a l'est de la vieille ville.

    C'est parti pour quelques jours de repos. Nous sommes vraiment tres heureux de cette semaine (8 jours) de velo. On a pu vivre tout ce que nous voulions vivre, et meme bien plus. Nous sommes surmotives pour continuer avec ce moyen de transport qui nous a permis de faire des rencontres incroyables et de profiter de coins paradisiaques pour nous tous seuls, loin, tres loin des sentiers battus. Nous garderons longtemps le souvenir de toutes ces personnes qui nous ont aide d'une maniere ou d'une autre sur la route. Ca aurait pu juste etre une route magnifique mais ca s'est transforme en voyage riche en emotions (sur une route magnifique!) et c'est tellement mieux... Bon ca fait un peu convenu comme conclusion au final mais on pense qu'on a trouve notre moyen de transport!


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  • Partis d'Emei la veille au soir, on debarque a la gare de Panzhihua de bon matin avec une seule question: est ce que nos velos seront la et en bon etat? On doit attendre 8h30 l'ouverture des bureaux, on passe le temps en dejeunant. Et finalement, ouf tout le monde est la! Les velos sont biens poussiereux et les selles dereglees mais tout le reste est niquel! On remonte les saccoches sous le regard d'une quinzaine de personnes tres intriguees par... nos sonnettes et nos cales-pieds! Allez, c'est parti pour Lijiang a plus de 300km de la. A ce moment la on a encore le sourire, mais on va tres vite le perdre...

    La gare de Panzhihua, comme son nom l'indique, n'est pas du tout a Panzhihua! On doit donc se farcir de la grosse route sans bande d'arret d'urgence et on roule avec les camions. L'entree dans Panzhihua donne le ton, on se coltine un veritable mur sous les yeux des passants ahuris: "ils sont stupides ces nez longs, pourquoi ils ne prennent pas une moto comme tout le monde ici?". Tu l'as dit... Notre plus petit braquet 24x32 est un peu court avec le chargement des velos et la fatigue de la nuit en couchette dure. C'est dur, la route ne fait que monter tres raide pendant quelques kms avant de redescendre aussi tot. Il y a plus de camions que de voitures, on mange de la poussiere et des gazs d'echappement.Vivement qu'on se tire d'ici... Le clou est donne par Ariane qui profite de ce bon debut pour ajouter la touche finale et oublier ses gants sur la route... Voila, le sourire du matin est bien parti! C'est peu de temps apres qu'arrive notre 1er tunnel. Les tunnels, c'est un peu notre hantise. Souvent ils ne sont pas eclaires et plein de trous. Il n'y a pas forcement de BAU, donc il faut rouler vite en essayant de distinguer les trous a la frontale et esperer ne pas se faire coincer par un camion! Heureusement, celui la est gentil et passe creme, ouf! Ce sera le 1er le dernier de la route et tant mieux! L'apres midi verra une pause forcee sur le bord de la route a cause d'un orage monstrueux. Il y a 15cm d'eau qui devale les rues en pente et qui submerge tout sur son passage dans un torrent de boue. On ne distingue plus la route donc on est encore mieux a regarder la pluie tomber au sec sur le trottoir. Sauf qu'apres ca, la route n'est plus qu'un tas de boue et les freinages deviennent sports avec le poids des velos et la pente. On ne voit plus les trous sur la route et les camions nous aspergent copieusement de m***e. C'est ici que commence le debut de la fin. La route est coupee car un pont est en renovation. Il faut passer par un petit chemin tortueux emprunte normalement par les tracteurs pour rejoindre l'autre bord de la rive. Sauf que voila, il y a environ un camion de plusieurs tonnes qui passe par la toutes les 15 secondes, le chemin est un bourbier rempli de trous enormes avec des graviers qui glissent sous les roues. Il descend a pic avant de remonter tout aussi raide en face. C'en est un peu trop pour Ariane qui craque a ce moment la... Je ne peux pas lui en vouloir, la c'est vraiment du VTT et il va falloir faire gaffe pour ne pas tomber. Tres engageant avec les camions qui klaxonnent derriere en nous collant aux fesses... La descente infernale "passe" finalement, mais a la montee, on se fait courser par des chiens errants qui salivent sur les beaux mollets d'Ariane. On se prendra une chambre d'hotel quelques kilometres plus loin, degoutes de ne meme pas avoir fait 50 bornes. On ne sait pas encore que le plus dur est a venir...

    Le 2eme jour, on espere vraiment que maintenant que Panzhihua est derriere nous le plus dur est fait. Que nenni... Le debut commence bien avec un enorme troncon de route en travaux. Il  y a une espece de circulation alternee sur une voie de terre. Avec l'orage de la veille et la pluie de la nuit, on roule pendant 20 min dans 10 cm de boue liquide qui ruine le velo et le bonhomme. Le tout en slalomant entre les camions... Heureusement des gens sympas nous font signe que l'on peut doubler l'enorme bouchon de camions( il y a au moins 1 heure de queue...) en circulant sur la portion fermee. A cette occasion on rencontre des chinois photographes (des vrais photographes, pas des chinois tout court...) qui nous tirent le portrait sur une 10aine de kilometre. On les depasse dans les bouchons, ils nous rattrapent apres et ainsi de suite. Tout le monde semble savoir que nous allons a Lijiang, et heureusement car avec ces travaux on doit prendre des deviations et les gens nous indiquent la route sans meme que nous la demandions, que ce soit nos amis photographes, les routiers, ou les paysans du coin.
    On finit enfin par sortir de la zone en travaux et on se retrouve sur une petite route magnifique et tres calme, super! Malheureusement la joie est de courte duree car quelques km plus loin on se fait arreter a un barrage policier. On ne saura jamais pourquoi, mais la route nous est bloquee alors que les gens peuvent passer en presentant un papier. On doit donc rebrousser chemin pour prendre une route que l'on nous avait deconseillee, et on va comprendre pourquoi... Ce bon detour nous a quand meme fait perdre 10 bornes et surtout on doit remonter tout ce qu'on a descendu pour rien. Heureusement on passera par un magnifique petit village perdu avec des peintures sur les murs des maisons et on rencontrera un vieux monsieur qui nous fera un plan sur le bitume avec de la terre pour nous indiquer un petit chemin qui nous permet de visiter le village et de s'economiser des kilometres de demi-tour ! On retourne a l'embranchement du matin et on prend l'autre cote et on se farcit une bonne heure de montee pour se retrouver a 10km de notre hotel, sauf que l'on a pedale toute la matinee pour un trajet qui aurait du nous prendre meme pas 1h... C'est la vie a velo, mais c'est toujours frustrant.
    On reprend la route apres avoir mange dans un village, Ariane profite(!) d'un trou dans la route pour tomber et s'arracher le genou sur le bitume. Pas bien grave, mais tout est plein de poussiere et malgre un bon soin, la plaie s'infectera sur toute la semaine. Bon, on repart mais la on va faire les pires kms de toute notre vie. Alors autant pour Ariane le velo c'est un peu neuf donc ca n'a pas trop de poids, autant moi j'en ai fait des dizaines de milliers de kms mais alors ceux la... En fait sur cette portion de route il y a des carrieres de pierres et des mines de charbons. Elle est saturee de camions qui dechargent une partie de leur chargement a chaque trou ou chaque virage. Enfin, c'etait une route il y a fort longtemps, le bitume a desormais disparu ou n'est present que par plaques avec d'enormes fissures entre.. pour ne laisser place qu'a une vulgaire piste de sable et de poussiere... Et jusqu'a la fin de l'etape, on va avaler des kilos de poussiere tout un grimpant et en redescendant sans cesse. Dans les cotes nous sommes a 10km/h, et pareil dans les descentes car cela serait inconscient de rouler plus vite sous peine de briser la roue arriere ou le porte bagage vu la taille des trous. Beaucoup de gens nous encouragerons d'ailleurs, et ca sera notre carburant. Paradoxalement, les routiers, cause de notre galere seront - autant que faire ce peut - sympas aussi. Ils nous doublaient toujours avec de la marge, parfois en nous encargeant eux aussi, mais c'est sur qu'a chaque fois on se prenait un cocktail de gaz d'echappements et de poussieres...

    Nous voulions decouvrir la Chine, la voila pour nous!!

    Ci dessous un petit apercu du trafic que nous avons eu toute la journee:

    Panzhihua - Yongsheng

    A la fin de la journee nous sommes rinces physiquement. On aurait pu camper, mais le cm de crasse sur nous l'emporte et nous pousserons jusqu'a un petit village pres de Huaping pour prendre un hotel et donc une douche salvatrice. Encore une fois nous n'avons pas depasse les 50km et nous sommes seulement a 1100m d'altitude alors que la gare de panzhihua est a 950m. 150m de gagnes alors que nous passons notre temps a monter (et malheureusement a redescendre aussitot apres). On se dit que si la route est comme ca jusque Lijiang, on ne va pas tenir... Le soir on se requinque avec un gros repas. Un monsieur nous offrira meme un plat (cher en plus!) et on trinquera a table. On ne saura jamais pourquoi mais nous on sait que l'on aurait jamais pu atterir dans ce bled paume sans avoir pedale jusque ici... C'etait vraiment dur, mais paradoxalement ce geste gratuit nous fait oublier toute notre fatigue et nous sommes trop heureux de pedaler!

    Le 3eme jour on demarre un peu anxieux avec la crainte d'une autre journee de galere. On decide de quitter cette route infernale qu'est la S308. Peine perdue, on ne trouvera jamais les petites routes secondaires tracees sur note carte... mais on decouvrira un joli petit village. On reprend donc la S308, mais 20 bornes (de plat) pour rien. Cependant, a un croisement alors que nous etions encore entoures de camions, notre route tourne a gauche pendant que eux tournent tous a droite! Le miracle a eu lieu, on sera presque tout seuls sur la S308 jusque Lijiang! Par contre ce qu'on ne sait pas (notre carte n'a pas le relief), c'est que l'on est en train de s'engager pour un col qui culmine a 2200m (nous sommes a 1100m)! La route monte, monte, a chaque virage on pense que ca va redescendre mais ca monte encore! 

    Heureusement la route est calme et jolie: on verra egalement nos 1eres rizieres en etages et une tres jolie cascade.

    Panzhihua - Yongsheng

    On se fera arreter par des chinois qui se prendront en photo avec nous, un vendeur de fruits sur le bord de la route nous en donnera gratuitement avec beaucoup d'encouragements, et toujours des sourires. On a mal aux cuisses mais le moral est la. Faut dire qu'avec seulement 250 bornes depuis Chengdu, on ne peut pas dire que l'on pete le feu! On s'arretera neanmoins apres 5h de montee ininterrompue pour planter la tente sur un coin de route. On tombe comme des mouches et on dormira treeeeees bien! 

    Le 4eme jour on se finit le col en 1h, on monte bien plus vite que la veille. Grosse joie au sommet! La descente est sublime, un melange de rizieres et de terres ocres! Alors les photos ne rendent rien mais on vous assure en vrai que c'etait grandiose, comme dans les livres photos!!

    Panzhihua - Yongsheng

     

    Panzhihua - Yongsheng

    On s'arretera en milieu d'apres midi dans un petit village pour recuperer de cette grosse ascension. Rien a dire de particulier sinon que nous vivrons de chouettes moments, notamment seuls touristes sur le marche avec les couleurs, les volailles qui volent partout et des sons plein la tete! 

    Le lendemain on repart avec comme objectif Yongsheng. Comme chaque jour le paysage change completement, se sera donc une route encaissee dans une gorge avec rizieres au bord de la riviere! Nous verrons cette fois ci de tres pres les gens travailler le riz avec leurs enfants sur le dos, les mules, enfin tout comme dans les livres de photos quoi... et on garde en memoire les sourires de ces gens nous voyant passer par chez eux. Eh, on est venu la pour ca!
    Le truc casse pied qui n'est pas dans les livres par contre, ce sont les chiens errants. Ils sont tres agressifs et nous courrent dessus a la moindre occasion. Ariane en a tres peur, pas simple tout le temps. On ameliore notre technique au fur et a mesure: on essaie de passer ensemble dans les villages pour les prendre de vitesse. Si il y en a un 10m devant l'autre, le chien a le temps de courser le dernier de nous 2. J'ai egalement beaucoup progresse moi aussi dans ma technique de coup de tatane: j'arme la jambe du cote du chien, je le laisse s'approcher puis je freine en donnant un bon coup de guidon; je me retrouve alors juste sur sa gueule et je lui detend mon pied dans la face. En general le clebard n'a pas eu le temps de comprendre que je repedale deja tres fort... Je suis quand meme meilleur du pied gauche que du pied droit, bizarre non?  

    Panzhihua - Yongsheng

    On remonte tranquillement sur cette route encaissee, il fait beau, nous sommes seuls et on a une banane immense collee au visage. Quelle joie de vivre ces moments hors du temps! On entend le bruit de l'eau et le bruit de nos pneus sur le bitume... Chouette non?
    On fera egalement une rencontre completement fortuite. Un type nous double et s'arrete aussitot sur le bord de la route. Il sort de sa voiture et nous demande dans le plus parfait anglais si l'on veut faire une pause? Cela fait des jours que l'on n'a pas parle avec quelqu'un en anglais, l'occasion est trop belle! Il s'appelle Kevin et nous colle direct un red-bull dans la main. La boisson en elle meme est imbuvable mais on passe un super moment a parler de la Chine et de la France qu'il connait bien, son frere vivant en France. Comme ca, au milieu de nul part... On repart avec le feu!
    Le soir, on arrivera a Yongsheng apres un col a 2100m. Avec tous les yoyos de la route, ca fait encore un paquet de D+... Et par chance, on trouvera le meilleur hotel de tout notre parcours avec des lit supers confortables (rare en Chine!) et des couettes super moelleuses! Parfait pour passer notre journee de repos...


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  • Comme je vous l'avais dit, nous avons pris le train d'Emei a Panzhihua avec nos velos. Tout s'est tres bien passe et nos velos etaient en parfait etat a l'arrivee.

    Petit mode d'emploi car quand on n'a jamais essaye, ca parait vite hyper complique et, surtout, personne en Chine ne sait vraiment comment ca se passe! A l'auberge, ils nous disaient de mettre le velo demonte dans un sac special pour le prendre en bagage (vu la place dans le train.... il ne vaut mieux pas!!) mais ce n'est pas vrai; il y a plus simple!

    1ere chose a faire, verifier qu'il y a un luggage office a cote de la gare, c'est un grand entrepot. Ensuite, vous pouvez aller acheter votre billet. Une fois celui-ci en poche, il faudra aller deposer votre velo au luggage office quelques heures (bon la ce n'est pas tres precis... en gros 2-3 bonnes heures avant le depart...) avant le depart de votre train. Ca c'est pour les petites villes. Dans les grosses villes comme Chengdu ou Beijing, ca peut aussi etre la veille du depart. Nous on a montre notre billet de train aux gars du luggage office et ils ont confirme par signes qu'il fallait juste venir avant le depart...

    A Emei, tous le personnel de la gare ne parlait que chinois mais ils ont ete super gentils. Ils ont rempli pour nous notre petite fiche d'acheminement (il faut juste le nom de la gare d'arrivee et votre nom de famille) a l'aide de nos billets de train et de notre passeport puis cela a ete rempli dans l'ordinateur. Un velo passe pour un bagage de 25 kg d'office, sans pesee.

    Pour nos deux velos, nous avons paye 50 yuans. Et nous avons recupere un papier servant a retirer le velo a l'arrivee.

    Bon, une fois nos velos deposes... nos saccoches a la main, nous ne faisions pas les fiers... ca fait bizarre de laisser son velo.

    Le soir, en attendant le train sur le quai, nous avons vu les gars des chemins de fer amener nos velos; ouf, ils voyagent bien avec nous! Ils sont dans une voiture marchandises avec tout plein de paquets!

    Le lendemain matin, a notre arrivee, nous allons a la recherche du lieu pour le retrait des marchandises. Il y a des horaires, nous attendons 8h30. La, au guichet, je dois presenter le papier d'acheminement et mon passeport. Je dois payer 6 yuans pour le service de leur unite et nos velos arrivent! Ils ont juste pris la poussiere!

    Nous sommes trop contents et pouvons partir a l'assaut des routes chinoises!

     


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  • Et voila nos fameux velos sur lesquels nous roulons depuis 2 semaines deja! 

    Ce sont des treks 3900 qui sont bien lourds... 15-16kg environ avec le porte-bagage arriere, les cales-pieds, le guidon avec les cornes, les gardes-boues, les portes-bidons,... et avec les 15 kg environ de bagages (peses avec de la nourriture dedans) dans 1 sacoche de guidon, 2 sacoches laterales, 1 sacoche de dessus qui se fixe sur les deux autres sacoches avec un zip et notre sac a dos fixe a l'aide d'un tendeur. Et pourtant, nous avons refait le tour de notre materiel... et tout est utile. Bon on s'y fait au poids mais quand meme! Il faut dire que notre cle a rayon achetee chez un reparateur de mobilette doit bien peser 200g a elle toute seule, indestructible... Les rustines? Une boite de 40 avec sur la boite un petit dessin signifiant: "convient aux voitures, moto et mobilettes". Je suis sur qu'on peut reparer un pneu dechire avec... Bref, du materiel bien lourd; on a fait avec ce qu'on a trouve sur place. On garde nos sac a dos encore quelques temps mais on risque de les renvoyer car ils sont plus encombrants qu'autre chose... 

    Pour l'instant pas de problemes particuliers avec, ils sont tous neufs. Les freins a disques sont mecaniques, on espere que ce sera facile a changer sur la route. Surtout les plaquettes de rechange, normalement elles sont compatibles avec nos freins mais vu leur forme on a un doute quand meme... Sinon le reste c'est du classique sur un velo a 400 euros, du materiel bas de gamme qui plombe le poids. La transmission est mieux que prevue, mais le boitier de pedalier est une horreur. Meme neuf, on a l'impression de rouler avec du sable dedans... 

    Mais on les aime quand meme, ils nous permettent de realiser notre reve!!

    Et nous voici dessus:

    Ariane en pleine ascension d'un col; c'est dur mais je suis trop contente de voyager a velo, surtout dans la montagne qui nous offre de superbes paysages!

    Et nos velos donc?

    Pol, devant les rizieres du Yunnan, pour une pause photo. 

    Et nos velos donc?


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  • Un petit article pour "corriger le tir" de mon article precedent sur la pollution en Chine. Le but n'etait absolument pas de critiquer la Chine en disant "ouhhh, ils sont tout pas beaux!!!", mais bien de montrer ce que je vois et ressens dans ce pays. Du coup j'ai oublie de faire une petite remise dans le contexte, et c'est vrai que sans ca, l'article peut paraitre a charge...

    Donc oui la Chine est polluee et pollue beaucoup, c'est un fait. Cependant, la croissance completement ahurissante de ce pays (+ de 10% / an de memoire) fait que le sujet est vraiment delicat. Lors de notre revolution industrielle en Europe, nous avons use et abuse du charbon nous aussi; il serait malvenu d'interdire au chinois de le faire. Nous on enterre bien nos dechets nucleaires en attendant que le temps passe... Bref, il faut de l'energie pour alimenter cette croissance et cela n'est pas sans consequence pour l'environnement. D'un autre cote, je n'ai jamais vu de ma vie autant de panneaux solaires ni d'eoliennes, il y a des coins ou il y en a absolument partout! Donc d'un cote ils construisent des centrales a charbon, de l'autre se sont les champions de la production de panneaux solaires (et ils en profitent pour innonder l'europe et nos fabriquants a nous se cassent la figure car les prix sont imbattables). Joli contraste!

    Mais surtout, surtout, et j'aurais du le dire dans le 1er article: la Chine, rapporte a son nombre d'habitants pollue bien moins que nous! Toujours de memoire, si tout le monde vivait comme un francais moyen il faudrait les ressources de 4 planetes Terre pour "que ca tourne". Un jour j'avais fait une simulation, et pour notre couple ( on essaie vraiment de faire gaffe niveau ecolo), il faudrait 2 planetes Terre. On pollue 2X moins que le Francais moyen, mais c'est encore 2 fois trop... Pour un americain moyen, il faudrait 10 planetes Terre, quand le reste du monde (Chine compris) "consomme" moins d'une planete. Donc en gros on se sert sur la part des autres, bien loin de moi l'idee de donner des lecons! 

    Et meme si Beijing se resume a un immense centre commercial ou la tendance est de se balader en 4x4 avec le dernier iPhone a la main, nous sommes impressionnes par tous ces autres chinois qui vivent sans eau courante, deplacent des charges completement folles a velo sur des distances de 20 ou 30 km. Chez nous c'est deja un exploit de ne pas prendre la voiture pour aller chercher le pain...Pour reprendre l'exemple de Beijing, il doit d'ailleurs y avoir autant de 2/3 roues que de voitures... Le jour ou l'on verra ca a Paris vous m'appelez, car je pense que j'aurais demenage depuis longtemps!

    Et pour repondre a Fiannae sur les odeurs: je n'en avais pas parle, mais ces derniers jours ont ete tellement forts en odeurs que je ne resiste pas: les egouts a ciel ouvert le long des routes, ca pue vraiment!

    Voila, c'est fini pour ce sujet et vous pouvez remercier Sebastien pour le pave!


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