• Après 6 jours de vélo non stop depuis vientiane, nous arrivons un peu émoussés à lop buri. C'est notre 1ere halte touristique, nous l'attendions avec impatience. Pédaler c'est sympa, glander l'appareil photo à la main, on ne dit pas non non plus! Moi j'attendais cette ville avec encore plus d'impatience qu'ariane, paraît-il que les singes y vivent en liberté! Sans être connaisseur, j'aime beaucoup les animaux et la perspective de pouvoir approcher des singes ailleurs que dans un zoo me plaisait énormément. 

    Avec un mal de derrière atroce, nous entrons enfin dans la vieille ville en début d'après midi, et la réalité dépasse mes espérances les plus folles: il y a effectivement des singes partout. Ils se pendent aux câbles électriques, courent sur les étals des marchands (qui les chassent à coup de lance pierre sur les toits de tôle mais sans les blesser), et surtout traversent la route absolument n'importe quand. Il faut VRAIMENT faire attention à ne pas rouler sur une queue qui traîne... dur d'être concentré sur le trafic également, trop de choses à voir!

    Lop Buri

     

    Lop Buri

     

    Lop Buri

     

    Pour une fois, on trouve notre hôtel tout de suite, grillagé comme il se doit pour empêcher les singes de rentrer dans les chambres.

    Alors lop buri est une ancienne cité royale, le roi Narai aimait y résider plutôt que dans l'ancienne capitale Ayutthaya et certaines délégations étrangères y ont été reçues officiellement. Au Xeme siècle elle faisait partie de l'empire Khmer, dont on trouve beaucoup de traces encore dans l'architecture générale de celle ci. C'est donc une ville très ancienne, petite (tout s' y fait à pied), dont la logique urbaine m'échappe encore. Le plan des rues est anarchique et les magasins sont agencés dans la rue au petit bonheur la chance. Ajouté à cela, de vieux temples croulants et des singes partout, le tableau est complet! Moi j'adore, mais j'avoue qu'avec les singes je ne suis pas très objectif! Ces fameux singes sont d'ailleurs très respectés car considérés comme les enfants du dieu Kala. Une grande fête est même organisée une fois par an en leur honneur, un grand festin où ils peuvent venir piller la nourriture avec la bénédiction de la foule.

    Lop Buri

    Après une bonne douche, nous partons visiter la ville, où nous découvrons des scènes de vie cocasses. Des singes s'approchent d'un restaurant de rue, le patron les fait fuir en lançant des pierres sur de la tôle. Pendant ce temps, une cliente du restaurant dispose de la nourriture et une boisson au pied du stand. Le patron a à peine le temps de se retourner qu'une autre foule de singes est deja en train de se servir! La leçon est claire: parmi les habitants, il y a les pour et les contre! En tant que touriste c'est vrai que je trouve ça drôle, mais au quotidien ca ne doit pas être facile tous les jours. Les singes chappardent, retournent les poubelles la nuit, et ne sont pas forcément très discrets! Fort heureusement étant bien nourris par la population, ils n'agressent personne et l'on peut marcher tranquillement dans la rue. Très habitués à l'homme, on peut les approcher de très près. 

    Lop Buri

     

    Lop Buri

    On visitera le temple Phra prang san yod, repère des singes. Le temple est d'origine indouhiste, et on y trouve encore d'autres locataires: des chauves souris! Avec le soleil qui décline, je trouve à ce lieu un petit air d'Indiana Jones...

    Lop Buri

     

    Lop Buri

     

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    Lop Buri

    Le lendemain matin, après un petit moment d'énervement au petit dejeuner (touriste = pigeon), nous partons visiter le Baan wichayen, un palais en ruine édifié par le roi Narai pour un de ses conseillers. Joli, calme, apaisant et luxueux même en ruine, nous avons beaucoup aimé. 

    Lop Buri

     

    Lop Buri

    Nous finissons par le Wat phra sri ratana mahathat (répétez le 20 fois à voix haute, pour rire!), temple daté du XIII ÈME siècle. Là encore, c'est beau et reposant.

    Lop Buri

     

    Lop Buri

    Nous hésitons à rester ici pour la journée, nous aimons bien le coin mais malheureusement tous les autres monuments sont fermés donc il n'y a "plus rien à voir". On repart donc en direction de Ayutthaya, à 65km plus au sud où nous comptons faire une vraie pause. Au moment de partir de la chambre d'hotel, on tape au carreau de la fenêtre. Je tire le rideau, 4 adorables petits singes sont accrochés aux barreaux et nous regardent d'un air interrogateur. L'instant est saisissant, car pour la première fois, c'est moi qui suis dans la cage! On reste un moment à se regarder, je suis toujours surpris par ce regard plein d'intelligence et de malice. Pour le dire honnêtement, j'y vois un regard bien plus profond que chez la plupart des autres animaux, c'est troublant.

    Lop Buri

    Côté vélo, on se traîne a 15km/h pour rejoindre Ayutthaya, avec vent de face et orages sur le coin du nez. On arrive bien rincés dans tous les sens du terme!

     

     


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    Nous aurions pu choisir une bien plus jolie route, notamment en passant par l'est et en suivant le Mekong; nous avons choisi de tracer "tout droit" afin de gagner du temps. Eh oui, le temps nous est desormais compté pour rejoindre Singapour et nous voulons avoir le temps de profiter de la suite. 

     

    Nous sommes heureux de partir vers une nouvelle culture et un nouveau pays. Avant, petit tour à la Poste, ils utilisent encore des cartons "la poste" (celle de chez nous)! Et puis nous allons faire du change, il nous faut des baths pour la Thaïlande.  Un anglais,  cyclo lui aussi, viendra discuter avec nous, moment très sympathique.  Ce n'est pas le tout mais il faut y aller. 22kilomètres plus loin, nous entrons dans l'espace frontière; c'est encore une fois different, il faut essayer de comprendre où aller en tant que vélo. Nous faisons nos tampons de sortie puis nous voilà sur le pont de l'amitié, après avoir eu l'accord du personnel via un regard et un signe de la main. C'est assez etrange de passer pour la première fois une frontière géographique naturelle: au nord du mekong le laos, au sud la Thaïlande! Et puis nous devons rouler à gauche!  Nous arrivons du côté thaïlandais,  nous remplissons un formulaire d'entrée et apres cela va vite car nous avons déjà nos visas!  Une fois en Thaïlande,  nous goûtons à la cuisine locale avant de repartir via l'autoroute (comme une nationale à double voies chez nous) direction Udon Thani.  La route est vraiment inintéressante et penible, c'est très bruyant. Nous tournons 1h dans la ville pour trouver une ghesthouse... Mais il n'y a que des hôtels pas bon marché du tout... Tant pis. (Enfin, il y avait bien un hôtel de passe pas cher mais on a préféré ne pas essayer) Un petit brownie pour se faire du bien au moral,  une bonne douche, une bonne soupe thai et nous nous endormons! 

    La suite du parcours sera semblable à cette première journée, de grosses routes en général avec beaucoup de trafic, du bruit ambiant plutôt fatigant, des paysages plutôt monotones et sans charme particulier. Le reseau secondaire n'est malheureusement pas très dense ici.

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Il faut aussi s'habituer a rouler à gauche, de nouveaux réflexes à avoir! Et puis nous avons pu renouer avec les chiens... arg... Pol s'est donc trouvé un bâton de bambou sur le bord de la route et il suffit qu'il le brandisse pour que les chiens aient peur et aillent voir ailleurs; ouf! Les deux derniers jours avant bangkok nous offrirons de plus jolis paysages avec des montagnes de chaque côté de la route et de plus jolis villages.

     

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Régulièrement, nous croisons de superbes temples qui égaient notre route avec des budhas incroyables, dont un tout rose.  

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Nous découvrons aussi une nouvelle sorte de vache, aux oreilles longueset avec une bosse dans le dos; Pol en a même caressé une!

     

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Nous voyons aussi beaucoup d'oiseaux vivant dans les milieux humides à cause des nombreuses rizières et plans d'eaux; ils ont un de ces becs et ils sont majestueux quand ils volent. 

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Nous avons aussi pu admirer quelques éléphants de près, notamment un soir, sur la route, vraiment impressionnants!

     

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    Et nous avons eu la chance de rencontrer un cycliste français, parti pour 4 ans de tour du monde un peu particulier, pour récolter des fonds pour les enfants de tous les pays traversés! Je vous mets le lien de sa page facebook pour que vous puissiez aller voir son projet.   

    Nous mangeons de la bonne cuisine thailandaise sur le bord de la route et nous dormons dans de chouettes bungalows le soir; souvent nous mettons du temps à les trouver! On nous avait dit "hostels and guesthouses everywhere", tu parles! Nous devons ruser et chercher, 2 kilomètres avant d'arriver dans la ville prévue, des panneaux en thai avec un 24, le mot bungalow (on a repéré le 1er et le dernier caractères) et tenter de suivre les flèches... parfois ça fait jeu de piste et les propriétaires sont souvent étonnés de nous voir arriver là! Les bungalows sont quelquefois vraiment très bien décorés; il y fait bon vivre! Mais du coup, nous devons reprendre le vélo pour aller dîner avant la nuit qui tombe à 19h ou aller chercher à manger. Dur pour le derrière après une journee de selle... Parfois, le matin, à 7h, c'est dur de trouver un restaurant ouvert... il nous est arrivé un matin de voir le cuisto sortir de sa douche! 

    Il fait plutôt chaud mais il y a de l'air grace aux orages qui éclatent tous les soirs. C'est plutot agréable mais dès qu'on s'arrête... on dégouline! Et grace a ce soleil de plomb et à ma fâcheuse habitude d'avoir la bouche ouverte, j'ai l'immense chance de voir ce que ça donne un coup de soleil sur la lèvre inférieure! J'ai une lèvre de babouin et ça fait bobo! Désormais, je crème aussi la bouche! 

    Et surtout, les gens sont vraiment très gentils. Ils nous saluent régulièrement, nous encouragent, nous arrêtent pour discuter et nous prendre en photo! Même les policiers nous encouragent! Ca fait un bien fou quand les étapes ne sont pas folichonnes! On croise peu d'enfants car ils sont encore à l'école; parfois on se fait une pause en les observant dans la cour de récréation. Ils ont tous un uniforme et toutes les filles ont la même coupe de cheveux, au carré, deux nattes avec des noeuds, cela dépend des écoles.  

    On a aussi tout le loisir d'observer les transports locaux! Beaucoup de grosses voitures et de 4*4, des deux roues pour les petits trajets, des camions, de gros bus mais aussi des bus peints ouverts. On a meme croisé les ateliers de fabrication de ces bus tout en acier, peints de très beaux motifs. Le ramassage scolaire se fait dans ces bus; ils sont remplis à ras bord personne n'a de ceinture, et certains enfants dépassent... inimaginable en France! 

    Autre élément à noter, nous voyons le portrait du roi absolument partout! C'est vraiment incroyable; nous avons presque pu le voir à chacune des époques de son règne! On le trouve tres souvent à l'entrée des villes, comme ici. Il est paraît il très aimé du peuple, mais pour nous cela reste étrange. Il est interdit de le critiquer, de dire du mal de la famille royale sous peine d'avoir de sérieux problèmes pour crime de lèse majesté. Des journalistes sont en prison pour avoir été un peu trop virulents... C'est fou non? 

    De Vientiane à Bangkok a vélo

    On profite de Lopburi et d'Ayyuthaya(articles à venir) pour faire une petite pause avant "l'étape", pour rejoindre Bangkok! Finalement, le trajet, bien que sur de grosses routes avec une bande d'arret d'urgence pas tip top (il faut dire qu'elle sert a tout: à s' arrêter discuter, manger sur les restaurants au bord de la route, réparer un problème mecanique,... mais aussi rouler en sens inverse pour gagner du temps...) et une route horrible faite de dalles de beton disjointes..., n'est pas aussi dur que ce que nous avions lu! L'entrée dans Bangkok se fait bien, même s'il faut être très attentif et sur ses gardes, mais c'est une capitale. Nous sommes fatigués mais heureux d'être arrivés jusqu'ici à la force de nos jambes! 3400km depuis chengdu, et même pas une crevaison! 

    De Vientiane à Bangkok a vélo


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  • Voici le budget de notre séjour au Laos. Il est composé de deux parties; une pour le laos à vélo et une pour la vie à vientiane, où nous en avons plus que profité!  

    L'hébergement n'est vraiment pas cher du tout, mais la nourriture occupe une grosse partie du budget, et pourtant, on ne peut meme pas dire qu'on a mangé comme des rois. 

    Petit rappel: 1 euro équivaut a 10 000 kips. 

     

    14 jours de vélo:

    Logement: 800 000 kips soit 80 euros ce qui fait 5,7 euros par jour. 

    Nourriture: 2 340 000 kips soit 234 euros ce qui fait 16,7 euros par jour. 

    Autres: 580 000 kips soit 58 euros. (Cartes postales, timbres, livres, internet, lessive,...)

    Cartes et guides: 360 000 kips soit 36 euros. 

    Total: 4 080 000 kips soit 408 euros. Un budget de 29 euros par jour pour deux

     

    Budget pour 6 jours a Vientiane.  

    Logement: 780 000 kips (petit déjeuner inclus) soit 78 euros ce qui équivaut a 13 euros par jour. A Vientiane, dur de trouver une chambre spacieuse, avec une fenetre,... Il faut mettre le prix. 

    Nourriture: 1 704 000 kips soit 170 euros ce qui équivaut a 28,4 euros par jour. Nous avions besoin de nous faire des plaisirs cote nourriture, donc restaurant francais, japonais, indien, goûter avec des pâtisseries, ... et on vous conseille de faire pareil, un vrai petit paradis de la gastronomie! 

    Autres: 209 000 kips soit 29 euros (lessive, internet, petits achats,...)

    Cartes et guides: (pour la Thaïlande): 142 000 kips soit 14,2 euros. 

    Visites: 26 000 kips soit 2,6 euros

    Total: 2 861 000 kips soit 286,1 euros. Un budget de 47,6 euros par jour pour 2 personnes

    A noter que nous avons envoyé un colis de 8,5 kilos par avion et que nous en avons eu pour 1 million de kips, soit 100 euros. Service très pratique.


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  • Il est possible de se rentre en Thaïlande par voie terrestre et d'obtenir un visa "on arrival" directement à la frontière. Malheureusement, la durée du visa n'est alors que de 15 jours, un peu juste pour visiter le pays à vélo! 

    Nous avons donc été faire un visa de 60 jours au consulat de thailande à vientiane. Pas grand chose à dire, c'est très simple. On dépose sa demande le matin et on récupère son passeport le lendemain après midi (sauf week end) moyennant 1000 baths par visa (on paie lors du dépôt de dossier). Attention seuls les baths sont acceptés! 2 photos d'identité sont nécessaires, nous en avions encore du stock fait en France et c'est passé même si ça debordait un peu du formulaire... Il faut une photocopie de la page principale du passeport (celle avec votre jolie frimousse) et une autre de la page avec le tampon d'entrée au Laos. 

    Rien de spécial sur le formulaire, vous pouvez laisser vide le champ "garant local", par contre il faut impérativement l'adresse de votre hotel a Vientiane et une adresse en Thaïlande. Le 1er hotel a bangkok trouvé dans le lonely marche très bien...

    La procédure est assez rapide mais mieux vaut arriver dans les premiers à l'ouverture du consulat. Le plus dur est probablement d'arriver jusqu'à l'entrée en évitant tous les types sur le trottoir qui veulent "vous rendre un service"!

    Vous pouvez faire les photos, les photocopies et changer des baths auprès de ces mêmes personnes, mais c'est plus cher qu'en ville. Vous pouvez faire des photocopies pour 5 baths par page dans le consulat, mais dans ce cas mieux vaut avoir un peu plus que le prix du visa dans sa poche.


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  • Avant notre depart pour Saint Petersbourg, il y a maintenant 5 mois, nous nous étions fixés la ligne directrice suivante: le programme, c'est pas de programme. Nous voulions être libre de nos mouvements, de notre planning et de nos activités. La seule dérogation à cette règle a été de prendre un billet tour du monde pour rejoindre la Nouvelle Zélande puis rentrer en France. Un prix réduit, des dates souples pour le départ des vols; l'affaire semblait bonne et nous avons transgressé notre règle pour pouvoir nous rendre au bout du monde, apres notre tronçon terrestre St Petersbourg-Singapour.

    Avec le recul, nous trouvons que nous avons plutôt bien mené notre barque, et ce même dès les premiers jours de voyage. Nous avons acheté nos billets de transsibérien nous mêmes et toujours au dernier moment, selon l'humeur du jour et nos recherches Internet sur les villes à visiter. Nous sommes arrivés en Mongolie avec aucune information sur le pays et nous avons reussi à sortir du tourisme de masse malgré un temps rigoureux. Idem pour la Chine, notre première ébauche d'itinéraire ayant été fournie par un photographe rencontré en Mongolie - et qui fut mainte et mainte fois remanié. 

    Et pourquoi ça? Et bien parce que cela fait du bien de se sentir libre comme le vent, de changer de plan tous les jours juste pour le plaisir de changer! Le temps n'étant pas vraiment un problème, pourquoi ne pas se faire plaisir? Une fois que l'on prend goût à cette exquise sensation, il est difficile de planifier quoi que ce soit car alors les choses deviennent vite ennuyeuses. Où allez vous nous demandaient souvent les autres voyageurs? Heu... en gros vers le Sud, on a un avion à Singapour dans x mois mais d'ici là c'est plutot flou! Répondre un truc pareil, nous on trouve que c'est le vrai luxe du voyage!

    Tout ca c'était drôlement bien mais nous nous trouvions encore trop prisonniers de nos guides touristiques, des liaisons proposées entre les villes. Regarder une carte d'un pays avec ses lieux touristiques est un peu étrange: comme s'il n'y avait rien à voir d'autre! Vous connaissez la suite, nous avons acheté des vélos, et cela n'a fait qu'"empirer" la situation. Avec un vélo vous prenez la route de votre choix, vous dormez où vous voulez, faites une pause quand vous voulez; bref, on vous en raconte assez dans nos articles je pense!

    Donc voila Ariane et Pol partis à la chasse au papillon sur les routes de Chine et d'Asie du Sud Est, qui roulent, mais qui papillonnent beaucoup aussi! Que de pauses, de rencontres, et de "ah bah tiens si on prenait à gauche ça a l'air joli non?" Vivre ca, a ete (et est toujours), quelque chose de formidable pour nous.

    Sauf que notre billet d'avion nous attendait toujours à Singapour, et que rejoindre cette ville dans le temps imparti nous posait un gros problème: soit il fallait courir et faire de grosses étapes sans prendre le temps de visiter, soit il fallait courir en prenant des bus et des trains pour s'avancer. Une autre possibilite était de modifier notre itinéraire initial en contactant notre agence de voyage pour obtenir un rerouting et partir en nouvelle Zélande depuis Bangkok au lieu de Singapour. Dans la pub de l'agence, c'est tout a fait possible; dans la réalité beaucoup moins et le rerouting fut refusé. L'agence nous a suggéré de prendre un vol low cost Bangkok Singapour car ils ne pouvaient rien pour nous. Nous avons rapidement écarté les 2 premières solutions car elles allaient dans la direction opposée de ce que nous sommes en train de vivre: à savoir prendre le temps.

    Restait l'option du vol low cost Bangkok Singapour. Outre la logistique (et les frais) plus importants (notamment démonter les vélos pour les mettre en soute dans un carton spécial), un petit quelque chose nous tracassait dans ce qui semblait la seule option pour finir notre voyage par une Nouvelle Zélande tant désirée. Nous avons donc laissé decanter tout cela avant de nous jeter sur le 1er vol air asia disponible... Déjà, nous n'avions que 3 semaines possibles en Nouvelle Zélande, et au regard de notre rythme actuel, il nous a semblé que c'etait bien peu pour visiter ce pays correctement. L'autre chose qui nous titillait restait insaisissable, jusqu'a ce que je commence un livre tiré au hasard parmi tous ceux disponibles dans ma liseuse: Vagabonding: An Uncommon Guide to the Art of Long-Term World Travel de Rolf Potts. Le hasard fait bien les choses, je l'ai commencé pile au bon moment! L'auteur y décrit ce qu'est le vagabondage, son fonctionnement et ses implications - et tout ca est bien loin de l'image que je me faisais d'un vagabond, un type somme toute un peu sdf sur les bords. A notre grande surprise, nous y avons lu que nous étions des vagabonds nous aussi! Ce livre nous a aidé a mettre des mots sur des sensations et des ressentis, et nous nous sommes reconnus dans beaucoup de situations - en bien ou en mal - que l'auteur décrivait. Prendre le temps, sentir, voir et non pas survoler, se perdre, profiter du moment sans penser à sa prochaine destination qui reste inconnue du vagabond. Dès lors, nous avons tres vite trouvé ce qui nous posait problème: la Nouvelle Zélande elle même, tout simplement... 

    Nous avons fait table rase de tout ce que nous avions en tête pour nous poser une seule question: que ferions nous avec un temps illimité devant nous? Prendrions nous un avion pour la Nouvelle Zélande? Bien sûr que non, nous aurions exploré à fond l'Asie du sud est avec le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, l'Indonésie, et ce jusqu'a mettre un pied en Océanie. C'est seulement à ce moment precis que nous aurions songé à partir pour la Nouvelle Zélande, pas avant. Quelle est donc la logique d'un vol Bangkok Auckland? Il n'y en a absolument pas, et c'est bien là le noeud du problème. Il n'y a que l'avion pour créer de telles distorsions de temps et de lieu!

    Nous avons aimé voyager par la terre depuis St petersbourg, voir les choses et les gens changer. Je me souviens d'un matin dans le transsibérien où après un arrêt de nuit toutes les personnes dans le train avaient un faciès mongol et non plus slave. Les ethnies chinoises ont des visages differents des hans, les laos ont le visage plus rond que les chinois et les thais ont des yeux peu bridés par rapport à leurs voisins du nord. La frontière Chine Laos est une prise de conscience visuelle que ces lignes tracées par les hommes ont des impacts très forts - ou comment passer du XXI ème siècle au Tiers monde en 200m... Tout ca nous avons pu le vivre grâce à notre fil d'Ariane ininterrompu depuis le départ, nous trouvons que c'est une chance et une grande richesse. Qui dit que la Chine ne fermera pas ses frontières terrestres comme l'Inde dans 10 ans? Prendre un avion pour la Nouvelle Zélande, c'était casser ce fil, c'était avoir trop peu de temps sur place, c'était des contraintes logistiques et financières, c'était - il nous a semblé - gâcher notre plaisir sur toute la ligne. Gâcher la fin de notre vagabondage en Asie et gâcher notre découverte de la Nouvelle Zélande pour avoir trop voulu en faire en quelque sorte...

    Après avoir pris conscience de tout cela, la solution s'est imposée d'elle-même: nous avons annulé tous nos vols pour ne garder qu'un vol de retour Singapour Paris (et non sans mal a cause de notre billet tdm très contraignant au final). 

    Nous aurons donc la possibilité de finir ce que nous avons commencé, et de tirer notre fil à vélo jusque Singapour. Nous pourrons dire que nous avons traversé une bonne partie de l'Asie du Sud Est à vélo et finir ce voyage sans regrets. Quid de la Nouvelle Zélande? Autant avant le voyage, nous nous disions que c'etait l'unique occasion de s' y rendre; autant aujourd'hui, nous nous l'imaginons deja comme un futur projet de voyage. Théoriquement, elle ne doit pas disparaître dans les prochaines années, nous essaierons donc d'y retourner en faisant les choses bien et en prenant le temps. Nous gardons donc pour le moment ce rêve intact sans prendre le risque de le "souiller" par gourmandise. 

    Pas de regrets, juste la satisfaction d'avoir pu corriger à temps l'erreur de prendre un billet tour du monde. Satisfaits aussi d'avoir réussi à vivre ce que nous voulions vivre, sans se faire rattrapper par la logique commerciale des compagnies aériennes. 

    Pour finir, il nous a donc paru nécessaire de renommer en partie ce blog qui ne raconte pas "un demi tour du monde de 7 mois" mais une autre histoire. Bienvenue sur "de St Petersbourg à Singapour, 7 mois de vagabondage à pieds et à vélo"!


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  • Le titre de l'article est trompeur, puisque nous ne pouvons parler que de la seule route empruntee entre Boten et Viantiane, a savoir la route 13. Pour le reste aucune idee!

    Si je devais resumer notre itineraire, je dirais que globalement ca a ete le pied de faire cette route a velo. C'est joli, les gens sont sympas et on est tout seul au milieu de nul part! Elle est pas belle la vie?

    Etat des routes: a part le troncon Oudomxai - Pakmong, la route est globalement en bon etat. Si vous sortez de la 13, surtout en saison des pluies' demandez l'etat de la route au locaux. On a fait un peu de piste, il suffit d'un ou 2 orages pour que le chemin soit ruine...

    Trafic sur les routes: Excepte pres de Vientiane, on est tout seul!

    Camping: jamais essaye ici. Dans tous les cas, le meilleur moyen de bien dormir reste la solution hamac + moustiquaire + bache (si risque de pluie). C'est un peu un regret pour nous, mais nous avons eu soit la canicule soit la mousson et on n'avait vraiment pas envie de dormir dans la tente. Dans tous les cas avoir une solution de couchage pendant la periode seche peut etre une super occasion de rencontrer les locaux: on s'arrete dans un petit village sans guest house et on demande si l'on peut planter la tente!

    Hebergement: Entre 40000 et 60000 kips (sauf a vientiane) pour une chambre avec sdb privee et ventilateur. On trouve ca plus sympa que la clim qu'Ariane supporte mal et qui cree des chauds-froids de folie. Ne pas hesiter a negocier, les proprietaires demandent souvent une fortune alors que les lieux sont rarements niquels. Une derive de plus du tourisme ici...

    Ravitaillement: ca a ete notre plus grand probleme ici. Deja les laos sont pauvres donc les supermarches (qui sont plutot des kiosques) sont vides de tout et il est difficile de trouver des trucs sympas a manger en guise d'encas (mais il y a des bols de nouilles). La nourriture de rue est sporadique et on ne peut jamais vraiment compter dessus. Des fois, on voit des vendeurs de riz puis d'un coup plus rien pour le reste de l'etape et on en revoit le surlendemain au milieu de nul part. Pareil pour les restaurants, la logique nous echappe! Il y a des zones completements desertes alors que pourtant il y a de nombreux villages! Nous avons perdu beaucoup trop de poids et cela a ete une vraie entrave pour nos etapes. Beaucoup de fringales et les portions servies dans les restaurants sont minuscules... Pour les etrangers meme dans les petits villages; vous payez systematiquement le prix touriste. Votre petit plat de 150g de nouilles vous sera facture facilement 30000kips alors que le lao le paye moins de 10000. Au final un seul conseil: mange ce que tu peux maintenant car tu ne sais pas si tu pourras manger demain... Et puis, il fait tellement chaud, que l'on ne se voyait pas conserver du riz plus d'une demie-journee... ce qui rend le ravitaillement plus complexe.

    Securite: plus tranquille tu meurs!

    Faune: Aucun probleme avec les chiens errants qui nous regardaient pedaler tranquillement. Le pire ici ce sont les moustiques et les fourmis qui se jetteront sur vos provisions...

    Accueil: globalement tres bon, meme si le cote portefeuille sur pattes est un peu lourd a la fin...


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