• Du matériel informatique en voyage

    L’idée

    Emporter le moins de matériel informatique possible, pour se « déconnecter », aller au plus simple au moins cher et au plus léger ! Comme nous ne comptions pas faire de traitement photo ou vidéo, l’utilisation d’un ordinateur nous semblait inutile. Nous comptions sur les ordinateurs en libre accès ou cyber cafés pour tenir à jour le blog.
    A la place, j’avais choisi de prendre plusieurs clés USB pour sauvegarder les photos et stocker quelques documents numérisés.

    Je ne ménage pas le suspense, cette stratégie a été mise à mal et je ne pense pas la recommencer un jour !

    WIFI power

    Tout d’abord, les cyber cafés, c’est fini ! On a galéré tout au long du voyage pour en trouver, c’était une aventure une fois sur 2. Remarque, c’est un bon moyen pour apprendre à se débrouiller tout seul : il faut trouver l’endroit, comprendre le prix, dire que l’on souhaite un ou plusieurs PC pour une ou plusieurs heures, etc… La faute à la démocratisation d’internet qui fait que bon nombre de personnes sur terre sont connectées, mais également au wifi disponible dans la plupart des hôtels / auberges / cafés / restaurants. Bilan, il reste peu de cyber cafés (du moins sur notre parcours).
    Quand vous arrivez à en trouver un, il faut qu’il y ait de la place. Car la plupart des cyber cafés sont désormais des salles de jeux remplies 20h/24h par des adolescents s’étripant mutuellement au dernier FPS à la mode en vociférant et en fumant comme des pompiers dans une salle surchauffée sans aération.
    Les auberges ne sont guère mieux loties : sur la pub, il est bien dit qu’il y a un accès internet, mais bien souvent il y a « seulement » 2 ordinateurs. Sur les 2, un ne démarre pas du tout et le 2ème est squatté en permanence par une même personne qui passe ses journées à regarder des vidéos sur youtube (mais pourquoi voyage-t-il ? Si vous avez la réponse, on prend).
    Bref, trouver un PC devient presque une mission en soi et il faut « dégager du temps » pour cela.

    Supporte Windows XP, Disque dur 50Go muni de 512Mo de RAM, clavier chinois - Virus inclus

    Ça y est, vous avez trouvé votre PC. 9 fois sur 10, c’est une vieille bécane pourrie qui rame comme pas possible quand elle ne reboote pas toutes les 10 minutes. Evidemment le clavier est en russe, en chinois ou autre et il faut passer 5 minutes pour le reconfigurer en anglais (eh non, ALT+SHIFT ne fonctionne pas toujours quand une surcouche est installée). Une fois fait, c’est pour constater que les lettres « a » « u » et « e » ne fonctionnent qu'une fois sur 2, il faut frapper comme un forcené dessus. Vous mettez 20 minutes à écrire un pauvre mail à votre maman, et bien sûr il n’y a pas d’accents donc il vous faut apprendre toutes les combinaisons de touche : ALT+144 pour afficher « É », ALT+130 pour « é », etc…
    Ensuite, vous vous apercevez que les ports USB ne fonctionnent pas une fois sur 2. Tant pis pour la sauvegarde des photos, on repassera. Et quand ils fonctionnent, c’est tout simplement pour mieux vous refiler un virus et contaminer toutes vos photos, ainsi que le reste de la clé.
    Je ne parle même pas du redimensionnement de photos sur de telles machines, de l’upload sur le blog ou autre avec des connexions pas toujours géniallissimes…

    Craquage

    Bref, à la longue, mettre à jour le blog devenait de plus en plus une corvée. Passer du temps à trouver un PC, passer du temps à écrire les articles, faire des mails à la famille, on en venait à se faire des « sessions » de 2h chacun en parallèle pour tout mettre à jour. Ça devenait de plus en plus une corvée et non un plaisir. A côté de ça on voyait les voyageurs («équipés à 99% d’une tablette, d’un PC ou d’un smartphone), skyper tranquillement avec leur famille ou en train d’écrire un article de blog à la terrasse de l’auberge en sirotant un coca. Nous on alternait les phases où l’on « courrait » pour tout faire quand on récupérait un PC avec des phases plus creuses où des fois il n’y avait vraiment rien à faire…
    Pourquoi continuer une activité qui offre du désagrément ? A la fin du Laos on s’est dit que soit on arrêtait le blog, soit on achetait quelque chose pour arrêter la corvée.
    On a donc acheté une tablette galaxy note 8 à Vientiane. Pourquoi celle-là ? Parce qu’il y avait peu de choix, mais aussi parce que c’était le meilleur compromis prix/encombrement/poids/souplesse d’utilisation.

    Galaxy note 8

    Avec cette tablette, on peut directement connecter notre lecteur de cartes SD pour sauvegarder les photos sur la tablette mais également sur un espace de stockage en ligne. On commence l’upload avant de se coucher et le lendemain matin la sauvegarde en ligne est finie (si vous avez internet bien sûr). Plus de problèmes de virus.
    Ecrire avec l’écran tactile est assez simple car android est capable de prédire les mots et vous suggère une liste assez pertinente en général, il n’y a donc parfois rien à taper sur l’écran avec une phrase simple du type « comment vas-tu ? ». Et pour les plus réfractaires, utiliser un clavier physique connecté en Bluetooth est possible.
    On peut également assez simplement redimensionner ou traiter (basiquement, mais pour nous c'était suffisant) les photos avant de les mettre en ligne.
    Résultat, on écrivait nos articles en « hors ligne » au fur et à mesure quand on avait le temps, et on uploadait le tout en 5 minutes quand on avait internet. Plus souple, plus rapide, moins prise de tête !
    L’autre avantage était de pouvoir gérer nos comptes bancaires de nouveau beaucoup plus facilement sans avoir la crainte du piratage sur un ordinateur public, ainsi que l’accès plus facile à certaines informations. Si on avait eu une tablette, on aura pas dû revenir 2 fois  (et perdre un week end) à l’ambassade de Thaïlande parce qu’il nous manquait un papier… on aurait pu s’en rendre compte avant de venir !

    Cependant…

    C’est un peu comme avec le GPS, on peut vite devenir dépendant de ce genre de gadgets.
    Nous avons été choqué du nombre de personnes qui, au lieu de profiter de la présence d’autres voyageurs, restaient dans leur coin sur internet. En Russie, on s’est retrouvés plusieurs fois dans la salle commune où on pouvait entendre les mouches voler, avec pour seul bruit de fond le son des touches de clavier… Le must étant les personnes qui mangent à la cuisine en regardant une série à la c*n avec leurs écouteurs sur les oreilles ! Bonjour l’ambiance ! Bref, les gens sont accrocs et cela tue beaucoup la communication entre voyageurs.
    Nous trouvons un peu paradoxal également que des gens qui disent vouloir « déconnecter» continuent à ne pas changer leurs petites habitudes, à consulter leur mails de façon compulsive comme à la maison ou au travail, etc…
    Mais surtout, le véritable danger est selon nous la sur-planification qui tue toute spontanéité et toute notion d’inconnu à gérer dans un environnement étranger. Certes, il est normal de vouloir regarder ce qu’il y aura « à faire » à la prochaine étape, les astuces pour se rendre d’un lieu à l’autre pour pas trop cher, etc… mais à trop en faire on finit par complètement cadenasser son voyage.
    Lorsque nous avons commencé le vélo en Chine, nous n’avions aucune info si ce n’est une vague idée du  nombre de kilomètres entre 2 villages sur notre carte chinoise qui ne disposait même pas du relief (un détail quand il y a des cols à franchir…). Quelle aventure ! On se sent véritablement vivant à ne pas savoir si l’on va trouver un lieu pour manger et pour dormir le soir. Y aura-t-il un col ? Deux ? 2000m, 3000m, 4000m ? Sans tomber dans cet extrême (car c’est vraiment plus facile de gérer les détails pratiques avec ce genre d’infos), nous trouvons un côté déprimant à dire : alors je vais là, je vais faire ça, ça et ça et puis j’ai trouvé un bus pas cher pour aller ici où j’ai déjà réservé mes 3 nuits, etc…
    Ça parait facile vu comme ça, mais c’est un véritable combat à mener de ne pas regarder google maps en avance, de ne pas passer trop de temps sur les forums qui parlent de ci ou de ça… car c’est très tentant de vouloir se faciliter la vie !
    En Thaïlande, j’ai installé une application qui était une sorte de « Lonely Planet » gratuit pour savoir où se situait un grand centre commercial. A peine avais-je sélectionné le centre commercial que la tablette m’a localisé avec son GPS intégré dans la Guest House et m’a indiqué le bus à prendre pour me rendre au centre commercial ! Je n’avais même plus mon chemin à demander ! Derrière le côté pratique se cache un monde où le voyageur n’aurait plus qu’à suivre ce qui lui dit telle ou telle application… vive l’aventure !

    Bilan

    C’est un peu comme tout au final, nous avons des outils il faut savoir s’en servir… et savoir quand les laisser de côté. Se dépouiller et découvrir que l’on peut aussi se débrouiller sans tout « ces machins », et que mettre 2 jours à obtenir telle info quand on aurait pu mettre 5 minutes, c’est aussi ça le voyage.
    Nous ne regrettons pas d'être partis sans matériel informatique, cela nous a ouvert les yeux sur pas mal de choses et nous a emmené dans des quartiers pas forcément très touristiques pour trouver des cyber cafés! Nous ne regrettons pas non plus d'avoir acheté une tablette en cours de route car les mois précédents nous ont appris une certaine retenue et nous avons donc pu profiter des bons côtés en limitant facilement les "mauvais".
    Pour un prochain voyage de même envergure, nous la reprendrions sans hésiter. Pour les prochaines vacances de quelques semaines seulement, là il ne faut pas abuser quand même, elle restera à la maison!


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