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Bilan sur la trousse à pharmacie
Nous vous avions présenté ici notre pharmacie de voyage.
Il est temps de vous apporter nos remarques sur celle-ci, après nos 7 mois de voyage.
Trousse standard
Premier constat: nous n'avons pas utilisé grand chose pour nous deux: 1 comprimé de Doliprane, des compresses et pansements, 2 compresses désinfectantes, les 2 plaquettes de Tiorfan, du sparadrap, 1 morceau de tulle gras, le stick arnica quelques fois, 4 plaquettes de protection paludisme et 1 comprimé de lévocétirizine (allergie).
Toute cette pharmacie pour n'utiliser que ça?Pourtant, des éléments nous ont manqué: davantage de pansements et de compresses simples, surtout en grandes tailles car cela a vraiment été mission impossible d'en trouver lors de ma chute à vélo en Chine et ça m'a valu une surinfection de ma plaie. Je pense qu'on était aussi limite en désinfectant, et pour ne pas toucher aux précieuses réserves, j'ai eu le droit à un flacon d'alcool à 80°C... ouille ouille ouille!
En fait, en "bobologie", je crois qu'il ne faut pas juste prévoir de quoi tenir jusqu'à la pharmacie la plus proche, mais plutôt de quoi tenir si jamais le bobo n'est pas assez grave pour aller voir un médecin et ça change vraiment la donne.
Je crois aussi que la prochaine fois, j'emmènerai davantage de Tiorfan, car des repas qui font un peu trop travailler l'estomac, ça arrive régulièrement... et quand on est à vélo, c'est agréable de pouvoir arrêter le phénomène assez vite. Et puis, on a acheté de nouveaux médicaments pour la diarrhée en Chine (qui ne nous ont finalement pas servi) mais vu comme ça a été compliqué de se faire comprendre, de trouver la posologie... et rien qu'à en voir l'aspect; je préfèrerais avoir mon propre stock.
Certaines ont pu nous sembler de trop:
- 1 plaquette de lévocétirizine pour 2 aurait suffi.
- Les médicaments contre le paludisme, mais on en reparle tout de suite après.Et puis, je tenais à dire que notre tube de crème hydratante et notre stick à lèvres nous ont servi énormément, car les lèvres sont bien mises à mal en voyage tout comme la peau. Et la crème hydratante marche très bien en cas de coup de soleil! Ça par contre on en trouve partout, ce sont les mêmes marques qu'en France et en plus le packaging est identique! (moyennant un changement de mannequin sur la photo pour coller au type local!)
Les Antipalu
A l'institut pasteur, on nous avait dit avant de partir: Laos, anti palu tout le temps toute l'année et partout. Bien. Et pour le yunnan, en Chine? Ca dépend, dans le sud oui, si il pleut... Un peu flou quoi. On nous a montré une carte qui ressemblait à celle ci:
Et puis, dans le sud de la Chine on a fini par y arriver. On a traversé à vélo toute la forêt tropicale - il a plu bien sur tous les jours, saison des pluies oblige.
Pas de moustiques, les gens ne se protégeaient absolument pas (short, t-shirt le soir), il n'y avait aucune moustiquaire et il était impossible de se procurer quoi que ce soit contre les moustiques sauf les classiques spirales et plaquettes à brûler.
Franchement ça nous a posé question, du coup on ne prenait toujours pas nos anti palu (doxy) et on se demandait bien comment allaient faire les moustiques pour nous dévorer sitôt le poste frontière Lao franchi...
Donc on a beaucoup hésité, on s'est demandé si en France on n'en faisait pas un peu trop... On a attendu de voir a Boten (la ville frontière côté laos) pour voir ce que l'on pouvait trouver en pharmacie. Et devinez quoi? Et bien que dalle! Et pas plus de protection si ce n'est le traditionnel short / T-shirt...
Il n'y a qu'à un seul endroit où les locaux nous ont vraiment recommandé de faire attention, c'était quelques kms avant Vang Vieng (faut dire que de la flotte, là bas, ils savent ce que c'est...) Résultat? Alors qu'on aurait dû s'enfiler des anti palus jusqu'à la Malaisie (selon l'institut pasteur), on a arrêté à Vientiane, soit au bout de 3 semaines à peine (au lieu de 3 mois).
Les anti palu ne sont clairement pas anodins pour la santé, il suffit de lire les risques secondaires pour s'en convaincre. A un moment on se pose clairement la question de savoir si les risques du médicament ne sont pas supérieurs aux risques du moustique!
Nous avons choisi d'arrêter le traitement en connaissance de cause, en fonction de ce que nous voyions sur le terrain. Ça ne veut pas dire qu'ils racontent n'importe quoi à l'institut pasteur, mais que pour notre trajet le risque annoncé était clairement surévalué...
Personnellement, on a un peu le sentiment qu'en France on en fait un peu trop, parce qu'on veut atteindre le risque zéro. Donc on préfère filer des médocs, et comme ça le vacancier il reste zen pendant ses 15 jours de détente en Asie. Dans la réalité, il nous a semblé qu'il y avait certaines poches de terrain à certaines dates qui pouvaient être potentiellement plus dangereuses, mais pas l'intégralité du territoire comme on peut le voir sur les cartes médicales. Et pourtant, on était en période de mousson donc à priori la pire période!
Après, nous ne sommes pas médecins et cette analyse est complètement empirique...
Et si c'était à refaire? On ne prendrait pas d'anti palu, clairement. Des vêtements longs, du répulsif, et basta.
A noter que les médicaments se trouvent facilement dans les grosses villes fréquentés par les occidentaux, mais ne comptez pas sur votre flacon à une quelconque frontière perdue je ne sais où... (la frontière Chine / Laos par exemple...)Pour finir
Nous dirions qu'il y a 2 trousses différentes en fonction du type de voyage:
- Voyage motorisé: vous n'êtes jamais très loin de la civilisation, et même si votre genou vous semble avoir triplé de volume, 48h de bus plus tard vous pourrez tranquillement siroter un coca bien frais avec un beau pansement à la Ghesthouse du coin. Franchement, restez zen et prenez le minimum!
- Voyage non motorisé: Aïe! Votre genou a effectivement triplé de volume, mais la pharmacie la plus proche est très très loin et là clairement c'est un poil plus embêtant. Et en plus, la "pharmacie" risque de se résumer à un vieux magasin pas génial et votre indice de confiance envers la solution miracle risque d'être proche de 0... Il va falloir surveiller votre état de santé pour éviter que ça ne dégénère. Prendre un peu de surplus n'est pas inutile...
Ces conseils de bases sont à pondérer suivant le terrain (l'europe n'est pas la Chine) et votre zenitude naturelle (on est pas tous égaux devant une goutte de sang)
Ah oui, tant qu'on est dans les conseils: ne laissez pas dégénérer une situation! Un petit souvenir ému pour Vivane que nous avons rencontré à la fin de la Russie... Elle était partie d'Allemagne avec "une simple toux" qui "aurait du passer toute seule". La simple toux à dégénéré (bon en même temps la Russie en hiver c'est un poil "joueur" quand on est malade), avec comme résultat une situation qui empire pour finir aux urgences d'un hôpital russe dans une salle des urgences à côté des SDF complètement bourrés en attente d'être amputés à avoir passé la nuit dehors complètement alcoolisés par -20°... Sauf que son visa était arrivé à expiration, négociation avec les autorités Russes (très sympas bien sûr) pour ne pas payer de pénalités d'overstay, contact de l'assurance pour rapatriement en Allemagne, etc... Bref, un chouette souvenir à raconter à ses petits enfants mais sur place c'était quand même un peu la galère pour elle!
Tags : santé
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