• Le 10 février 2014 est passé de peu..., il y a un an et quelques jours nous partions pour St Pétersbourg ! L’occasion pour nous de faire un petit retour « à froid » maintenant que nous sommes revenus en France depuis 5 mois..

    Les petites choses de la vie en voyage qui nous manquent le plus:

    • Faire peur aux poules à vélo en arrivant dans un village : c’est vraiment stupide comme activité mais ceux qui n’ont pas essayé ne peuvent pas comprendre…
    • Ecouter Ariane jouer de son guitalélé en écrivant mon carnet le soir après la journée : heureusement elle s’est remis à la guitare en rentrant, j’ai toujours droit à mes concerts live privés !
    • Discuter le soir autour du réchaud à bois : « bon on va se coucher là ? – Ah non on finit le stock de bois avant  – Mais tu viens d’en remettre ? – Oui je sais j’aime bien le feu et j’ai pas envie d’aller me coucher »
    • La nourriture ambulante dans la rue : « à ton avis c’est quoi le truc bleu croustillant dans le beignet ? – ‘sais pas… hmpffmp… mais ch’est pas mauvais du tout »
    • La vie au grand air en général : « tu préfères qu’on se baigne avant ou après l’apéro… ou les 2 peut être ? »
    • Scruter partout les caractères indiquant la présence d'un hotel, d'un restaurant, comme un véritable jeu de piste
    • Dire "ce que j'ai mal aux fesses" mais avoir la sensation d'être bien dans mon corps après une bonne journée de vélo
    • Les sourires des gens croisés en route
    • Les bruits de la nature qui étaient mon quotidien
    • Ecrire mon carnet de bord pour y raconter toutes nos "aventures" quotidiennes
    • Aller au marché faire le plein de bonne nourriture pour notre repas du soir
    • Et SURTOUT, être tout le temps avec Pol, pouvoir discuter en temps réel de ce qu'on vit, partager nos sentiments de liberté...

    Ça se sont des petites choses qu’il faut savourer  quand on les a, car parfois la routine en voyage nous fait oublier que c’est un luxe d’avoir une plage de sable blanc ou une montagne juste pour soi … Mais encore ?
     
    Cependant, la plupart de ces choses nous avons la chance de pouvoir les revivre, tout simplement en partant en vacances. En revanche, il  y 2 choses qui nous manquent et qui elles sont indéniablement partie prenante d’un voyage : le temps devant soi et le plaisir de l’inconnu.
    Avoir l’un ou l’autre ne nous procure pas grande satisfaction : trop peu de temps et il est difficile de lâcher prise pour se laisser porter, ou alors trop de planification et cela se finit (pour nous) par ressembler à un grand voyage organisé… Mais les 2 ensemble ?

    Tu te lèves le matin, et tu ne sais pas ce qu’il va t’arriver pendant la journée. Vas-tu faire des rencontres ? Où va tu manger ? Et même , vas-tu trouver à manger… ? Disette ou festin ? Et le soir, où dormir ? Camping, petit hôtel ? Sur la carte (au 2 000 000ème, sinon c’est pas drôle), il n’y a rien.  Et quand tu es là, au milieu d’une nature grandiose, pour rien au monde tu ne voudrais échanger ta place avec quelqu’un d’autre. Parce que chaque jour est vécu à 100% ; que ce soit dans la joie ou la détresse. Et que ça n’a pas de prix (je précise quand même qu’il y a des jours où ce n’est pas drôle et que tu as bien envie de rester affalé dans le canap’ de la maison!). Chaque journée offre son lot de petits bonheurs et de surprises.

    Concernant le retour en lui-même - la plupart des gens nous demande si ce n'est pas trop dur de revenir -  c'est encore autre chose. Au début, il y avait bien sûr "le choc" de revenir en France avec l'opulence de notre société de consommation (voir cet article). Mais paradoxalement, ça a été le moment le plus facile. Parce qu'on savait que c'est le "blues du voyageur", que ça allait passer, parce qu'on revoit des gens que l'on a pas vu depuis longtemps, etc...


    Par contre depuis quelque mois on se traîne un vrai spleen, et là ce n'est vraiment pas simple. Dit comme ça, ça fait très bobo (je le concède, "oh les pauvres bou't'chou, trop dur de voyager!), mais ça n'en est pas moins réel. Avant de partir il y avait déjà pas mal de choses sous jacentes en nous; tout ça a mûri pendant le voyage et maintenant que l'on est revenu ça germe sec!
    Pour résumer, ce qui occupe nos esprits, ce sont pas mal de questions en vrac sur ce que l'on souhaite donner comme orientation à notre vie... Pourquoi? Nous n'avons pas de réponse précise. Mais changer d'environnement complet est une formidable occasion de se libérer l'esprit. Parce que l'on n'entend plus 100X par jour "vivons mieux, vivons moins cher", parce qu'il y a encore des lieux vierges de panneaux 4x3 vantant les mérites du dernier 4x4 pseudo écolo; nous pouvons redécouvrir un monde intérieur qui n'appartient qu'à nous, sans pollution extérieure. Réfléchissez à quand ça remonte à la dernière fois pour vous? Plusieurs semaines sans pub? Probablement un bout de temps...

    Bon ça n'est pas très grave en soi, on ne prend pas d'anti dépresseurs non plus...  Mais disons que c'est dans nos préoccupations du moment et que cela occupe bon nombres de nos discussions!  

    On vit cependant cette période comme une vraie chance, parce que nous savons que c'est une forme de luxe de pouvoir se poser ce genre de question. Se retirer du d'un monde pendant 7 mois, prendre le temps de souffler, sortir la tête hors de l'eau et  sentir, réfléchir, et vivre ce que l'on a envie de vivre... Je crois que ces derniers mots résument bien notre pensée du moment... comment faire dans notre société pour "vivre ce que l'on a envie de vivre" sans se sentir prisonnier de tout le reste?
    Ce voyage sera sûrement un gros aiguillage dans notre vie (quand on se retournera dans quelques dizaines d'années), et ça c'est quand même génial!


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  • Ce billet est directiment inspiré de notre expérience avec l'agence de voyage en ligne "Zip World". Dans les faits, les billets et l'agence sont étroitement liés, mais il nous semble que certains éléments de fonctionnement sont communs à tous les billets TDM, peu importe le prestataire. Nous voulions vous partager notre avis sur ce système de billets ici.
    Dans le prochain article nous donnerons notre retour d'expérience sur Zip World.

    Au commencement

    Une fois la liste des pays établie et les punaises accrochées sur la mappemonde du salon, il est fort probable qu'il vous faille un paquet de ficelle pour relier tous ces points entre eux. Après s'être renseigné sur le prix correspondant à 1 cm de ficelle en bateau cargot ou en avion avec un vol classique, on comprend vite qu'il va falloir trouver une astuce si l'on ne veut pas dépenser 75% de son budget voyage chez Air France...
    Fort heureusement pour nous, des âmes charitables se sont penchées sur notre cas et ont imaginé une solution parfaite à nos problèmes: le billet tour du monde.

    Voyons ça de plus près...

    Les promesses

    • C'est économique: ramené au nombre de kilomètres parcourus, c'est vrai que le prix peut parfois être vraiment intéressant comparé au prix d'achats cumulés de billets secs
    • C'est simple: on donne son itinéraire prévisionnel à une agence spécialisée, quelques jours plus tard on a un devis tout fait sans passer des heures sur internet à essayer de tout planifier.
    • C'est souple: une modification, un imprévu? Pas de problèmes, on peut changer ses dates (parfois sans frais) et même modifier son itinéraire en cours de voyage! Un petit mail et c'est tout!
    • C'est pratique: un interlocuteur unique pour toutes vos demandes, et encore une fois c'est lui qui se charge de la partie billetterie s'il y a des modifications à effectuer.
    • C'est sécurisant: surtout pour les vols inter-continentaux, on est sûr d'avoir sa place et c'est un problème de moins à gérer en voyage. Et puis en cas de problème, on peut toujours contacter l'agence n'est ce pas?

    Si avec ça vous n'êtes pas convaincus que le billet TDM est LA solution, je ne sais pas ce qu'il vous faut!

    Les faits

    Dans les faits, le système "billet TDM" est une grosse boîte noire: à moins d'être un voyageur averti ou "du milieu", c'est difficile d'en connaître exactement tous les rouages. Comment ces agences font elles pour avoir des prix aussi bas? Ce n'est pas par bonté de coeur, il y a forcément une contre partie quelque part. Mais l'information est impossible à trouver.
    Comment faire pour tester une boîte noire alors? C'est simple, on la stimule en entrée et on regarde la sortie... Nous avons testé pour vous!  Les points qui vont suivre sont plus ou moins inspirés de notre propre expérience et de nos analyses ; on peut donc se tromper sur un détail mais on pense avoir à peu près cerné correctement le fonctionnement du système...

    Vous êtes un world traveler...

    Les agences ne sont en fait pas maitresses de ce qu'elle vous vendent, elles dépendent des compagnies. Par exemple, Zip World pour des voyages en  Asie / Océanie utilise Qantas Airlines. Et pour ces compagnies, vous n'êtes pas un voyageur ordinaire. Quand vous regardez sur votre bllet électronique, vous pouvez parfois lire "classe World Traveler" au lieu de la "classe éco" habituelle. Une petite distinction sémantique qui prend tout son sens lorsque vous voulez procéder à quelques modifications de parcours...

    Le changement de date par exemple. Une simple formalité pensez vous? Ça dépend. Parce que voyez vous, la compagnie aérienne ça ne l'intéresse pas d'avoir un avion rempli de "world traveler". Elle préfère les simples voyageurs qui pour le même trajet que vous ont payé plus cher! D'ailleurs, à n'en pas douter en cas de surbooking c'est vous qui allez sauter si l'avion est complet lors de l'embarquement...
    Bref, notre grande amie Qantas (on va parler de ce que l'on connait mais je suis sûr qu'elle n'est ni meilleure ni plus méchante qu'une autre) a son petit quota de world traveler par avion. Et si ce quota est atteint, vous allez avoir un problème pour changer de date car on va vous dire "désolé mais c'est complet". Complet? Vous faites une simulation sur un vol qantas en direct et vous trouvez pléthore de billets disponibles pour toutes les dates que vous voulez... Peut être, mais vous n'y avez pas droit car la compagnie a atteint son quota de World Traveler!
    Donc on va vous proposer une autre date oui, mais potentiellement assez éloignée de la date de départ (une ou plusieurs semaines). Vous pouvez aussi avoir de la chance, ça dépend forcément du lieu et de la période.

    Le cas qui lui est associé est le changement d'itinéraire: on appelle ça le re-routing. Cela permet de modfier son itinéraire en cours de route selon vos envies. Pratique pour rajouter un crochet sur une île du pacifique non? Ça, c'est le cas idéal. Vous rajoutez un aller retour quelque part avant de reprendre le cours "normal" du voyage.
    Il y a le cas moins idéal, celui où vous comptiez vous rendre en Nouvelle Zélande depuis Singapour (par exemple) mais où vous vous apercevez que vous ne pourrez pas arriver à temps pour prendre votre vol. Du coup vous demandez à votre agence qui demande à Qantas: "c'est possible de partir depuis Bangkok plutôt?". Sauf que la réponse peut être négative, comme ce qui nous est arrivé: "non, vous devez partir de Singapour, il n'y a plus de place à Bangkok". Etonnés, vous faites des simulations pour des vols Bangkok - Singapour - Nouvelle Zélande et vous trouvez plein de vols! Souvenez vous, vous êtes un world traveler, il n'y a plus de place pour vous!
    Mais vous êtes plein de ressources, et vous constatez que les pays limitrophes sont aussi desservis par Qantas et que vous pouvez rejoindre la Nouvelle Zélande depuis ces aéroports. Sauf que "non, votre statut de World Traveler ne vous permet pas de décoller depuis ces aéroports, il n'y a que Bangkok (qui est complet pour vous) et Singapour". Bien sûr, si vous voulez changer la date de votre vol à Singapour pour vous laisser plus de marge, je vous laisse relire le paragraphe précédent...

    A ce moment là, vous vous retrouvez donc avec un billet absolument non modifiable - sauf à décaler de plusieurs semaines. Le problème là dedans, c'est qu'à aucun moment on ne vous a prévenu que peut être "oui on peut toujours changer mais ce n'est pas toujours évident, ne comptez pas trop dessus". Vous découvrez le truc une fois sur place, et la souplesse se transforme en contrainte: peu importe ce que vous aviez prévu, vous devez vous rendre à votre prochain vol en temps et en heure... Pour ceux qui voudraient prendre la tangeante, attendez de lire la suite......

    ... et un world traveler riche!

    Dans le cas où vous ne pouvez ni changer de date ni d'aéroport, vous méditerez profondément sur la souplesse tant vantée par votre agence de voyage... mais ce n'est pas ça qui vous sortira du pétrin pour autant.
    Vous envisagez donc de faire votre propre rerouting. Si vous ne pouvez pas embarquer sur votre vol Singapour Nouvelle Zélande, vous vous dites que vous pouvez toujours prendre un billet pour la nouvelle Zélande par vos propres moyens depuis là où vous êtes, puis reprendre le fil de votre voyage par la suite. Ça fait repayer un billet, mais a t-on encore le choix?
    Et bien non! Vos billets sont liés entre eux, c'est à dire que si vous ne vous présentez pas à l'embarquement pour l'un de vos vols, tous les vols restants seront annulés par la compagnie! Et pour le remboursement, faut pas rêver... Donc, vous êtes obligés de prendre votre avion à l'heure dite! Astucieux non?

    Trop c'est trop... vous en avez marre de ce système pas souple du tout et vous voulez récupérer votre mise pour les vols non effectués. Après un bref calcul: somme totale - voyages effectués - frais d'annulation, il n'est pas trop tard pour récupérer une partie de son pécule.
    Héhé, vous faites encore fausse route! Une fois le voyage commencé (donc le 1er vol effectué), le remboursement n'est plus possible (hors cas spéciaux type décès d'un membre de la famille proche, etc...). Libre à vous de ne pas prendre vos vols, mais vous ne récupérerez pas un centime...

    Finalement, vous vous dites que la nouvelle Zélande, c'est trop loin, trop compliqué, vous ne voulez plus y aller. Vous demandez donc un changement complet d'itinéraire (il y aura bien un aéroport avec une place de libre pour vous dans les 3 prochains mois quand même...).
    Vos billets pour la NZ vous avaient coûté 3000€ (exemple estimé), vous imaginez donc que le rerouting vers une destination moins loin et moins énoreuse ne vous coûtera que les frais de dossiers, le nouveau billet étant forcément moins cher que l'ancien.
    Et bien pas du tout, les 3000€ sont quasi perdus! Pour votre nouveau billet, il faudra le repayer en partie selon un calcul sorti du chapeau que l'on ne connait pas.
    Pour notre cas, le nouveau billet a quand même été facturé 50% du prix "grand public" que nous aurions eu si on l'avait acheté par nous-même...
    De plus, je doute fortement que la compagnie aérienne laisse un siège vacant dans un avion. Vous avez donc payé 3000€ (toujours un exemple) pour un billet que vous n'utiliserez pas au final, la compagnie peut donc revendre les sièges au moins au même tarif sinon plus cher, et de votre côté vous lui repayez encore un autre billet pour une autre destination. Le transport aérien, c'est rentable...

    Que reste t-il de ces belles promesses?

    Pas grand chose... Vous l'aurez compris, ce genre de billet n'est pas souple du tout car cette pseudo souplesse repose sur un mécanisme que vous ne connaissez pas et donc que vous ne pouvez pas anticiper. Bien sûr, un lieu prisé dans des dates prisées est un facteur agravant, mais ce n'est qu'une partie de l'iceberg.

    Quant au prix, il restera contenu si vous vous en tenez à votre planning, un re-routing pouvant faire exploser votre budget. En ce qui nous concerne, nous avons payé le double de ce que nous auraient coûté les vols en nous débrouillant nous même à la dernière minute.

    Est ce que c'est pratique alors? Quand tout fonctionne bien oui. Parce que justement, avec ce genre de billet vous êtes dans une dépendance totale vis à vis de votre agence, pour le meilleur et pour le pire. Vous ne pouvez pas discuter vous même avec la compagnie aérienne qui propose le vol, l'agence est votre seul lien. Et au final, l'agence n'a pas vraiment de pouvoir, c'est la compagnie qui dicte si oui ou non il y aura des places pour vous.
    L'agence rajoute donc un intermediaire entre vous et la compagnie, les délais de temps pour les questions réponses s'en trouvant rallongés. Et quand l'agence ne fait pas toujours correctement son boulot, croyez moi on a bien envie de prendre les choses en main par soi-même plutôt que d'attendre une réponse qui arrivera suivant le bon vouloir de la personne en charge de votre dossier... Et nous qui voulions ne pas nous prendre la tête avec les histoires d'avions pendant le voyage, que d'énervements au final!

    Reste la simplicité et la sécurité: indéniablement, entre passer 20 minutes à rentrer son itinéraire sur un site web et se coltiner tous les comparateurs de vol de la terre... Donc oui c'est un vrai argument.
    Cela peut être sécurisant également, mais encore une fois à condition de ne pas toucher à son itinéraire. Regardez également si un numéro 24h/24h à appeler en cas d'urgence est disponible... sinon c'est à vous de gérer tout seul comme un grand en cas de pépin (vécu quand Air France nous a refusé l'embarquement de nos vélos pour le voyage retour si on ne payait pas de frais supplémentaires).

    Alors forcément notre jugement a été influencé par notre expérience avec Zip World, mais Zip World fonctionne sur le même principe que les autres agences. Donc à priori, les différences se feront à la marge car ça sera toujours la compagnie aérienne qui aura le dernier mot.

    Les implications d'un billet tour du monde

    Allez, on oublie toutes ces histoires de world traveler et de gros sous pour se poser quelques questions de fond.

    Quel est fondamentalement le but de ce genre de billet? Vous faire manger du "miles" et du "stop". Vous avez vu, plus vous utilisez l'avion et plus ça semble rentable. "Ah ouais, pour 150€ de plus je peux me faire un petit stop à Beijing pour aller voir la muraille de chine, et pour à peine 250€ je peux aussi me rajouter un stop au Népal!". Bref, un bon moyen pour aller prendre une petite photo que vous pourrez afficher dans votre salon à votre retour: "j'ai fais tout ça!".

    Génial. Sauf que malheureusement quand on prend un billet tout du monde, c'est que l'on a généralement une date de retour, donc une durée fixe. Et c'est très tentant de vouloir en faire un maximum "pour profiter", le billet tour du monde vous encourageant implicitement à "shooter du spot" pour vos photos de salon.
    2 semaines par ci, 3 semaines par là, auxquelles il faut retirer quelques jours à chaque fois à cause de l'avion (le temps de se poser après l'aterrissage , et de prendre de la marge pour revenir prendre le vol suivant) . "Bon, on a 15 jours, qu'y a-t-il à voir ici?" La réponse risque fort de se trouver dans la rubrique "que faire en 15 jours" du Lonely Planet. Ne pas manquer l'incontournable je ne sais pas quoi, sans parler du grandiose bidule machin. Et vous voilà partis avec votre petit planning tel le lapin blanc dans Alice aux pays des merveilles qui court après le temps... Si j'osais un (gros) raccourci, je dirais que le billet TDM est au voyage ce que le crédit est à la consommation... avec le risque d'avoir eu les yeux plus gros que le ventre!

    Certes, je force un peu le trait mais pas tant que ça non plus. Sur la route, nous avons été surpris du nombre de gens correspondant pile poil à ce schéma. Alors chacun voyage bien comme il veut, et si c'est ce style de voyage que vous affectionnez, grand bien vous fasse! Cependant le net regorge de forums et de blogs où tout à chacun prétend chercher un voyage "authentique et qui nous ressemble". Même si cela n'est pas incompatible avec un billet tour du monde, le danger existe bel et bien de vouloir en faire trop.

    L'autre effet pervers du billet TDM est le découpage de votre voyage en vacances successives de quelques semaines à chaque fois. L'avion crée une distortion de temps et d'espace qui à tendance à remettre "le compteur à zéro" après chaque atterissage. Pas de transition en douceur, on est catapulté d'une culture à une autre et on atterrit comme on peut à chaque fois.
    Mais surtout, ce découpage en tronçons successifs restreint l'espace de liberté du voyageur, le circonscrivant à la durée entre 2 vols. On se sent bien quelque part? Impossible d'y rester. On tombe sur un récit de voyage enchanteur à propos d'un pays qui n'est pas sur notre liste? Ça va être compliqué de tout caser dans le planning...

    Alors plus les vols sont espacés, plus l'espace de liberté grandira. Mais voilà, la vrai liberté c'est quand même de ne pas avoir d'horizon. Et donc pas de vol prévu. Mettre fin à son voyage soi même est la plus belle des choses, même sur un laps de temps déterminé.
    Ne pas prévoir, choisir au dernier moment et rechanger ses plans tous les 4 matins, c'est là le plaisir immense à portée de chaque voyageur, encore faut-il ne pas se le gâcher en voulant tout prévoir à l'avance.

    A cela s'ajoute que voyager sans avion, c'est re-découvrir l'éloge de la lenteur. Pourquoi prendre l'avion alors que l'on pourrait prendre 1 train, 2 bus, 1 taxi et marcher à pieds une petite heure pour aller je-ne-sais-où? A votre avis, où a t-on le plus de chance de faire de bonnes ou mauvaises rencontres?

    Au final?

    Vous l'aurez compris, nous ne sommes pas très fans des billets tour du monde! Leur manque de souplesse, leur coût prohibitif et la restriction de liberté en font pour nous un des pire mode de voyage.
    Nous l'avons découvert en cours de route, affinant par la même occasion notre façon de voyager (qui a été bien différente de ce que nous imaginions au départ).

    Le but de ce billet à charge n'est pas de dire "les billets tour du monde c'est mal", mais plutôt de vous inciter à vous poser la question "est ce que ce mode de voyage correspond à ma façon de voyager?" Si la réponse est oui, tant mieux pour vous! Si vous avez un doute, abstenez vous... En cas d'erreur (comme dans notre cas), l'addition monte très vite: perte financière, perte de temps, énervement, énergie déployée à se battre contre une boîte noire au lieu de profiter du voyage... Si nous avions lu un tel article avant de partir, nous aurions fait autrement. Donc on l'écrit pour les voyageurs à venir, sait-on jamais, des fois que ça serve à quelqu'un...

    PS: Si vous voulez un peu plus loin sur le sujet, nous vous recommandons la lecture du livre  Vagabonding: An Uncommon Guide to the Art of Long-Term World Travel. L'auteur a aussi un blog: http://www.vagablogging.net/

     


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  • Vos questions les plus folles vous taraudent sans cesse? Vous rêvez de contacter les stars internationales que nous sommes (à prendre au moins au 10ème degré! ) mais vous n'osez pas? Pas de soucis, nous devançons vos désirs avec un auto-jeu de questions réponses.

    Pourquoi ce voyage?
    Pour aller au bout de mon rêve, partir avec mon sac à dos à la rencontre d'autres cultures, fouler de nouvelles terres, voir des merveilles... et découvrir une autre façon de vivre.
    Pour vivre mes rêves.

    En cours de voyage, ce qui t’a le plus manqué ?
    Rien de matériel. Juste ma famille, mes amis, mes collègues et les contacts avec les enfants.
    Des petits concerts « live » de musique traditionnelle des pays traversés

    Qu’as tu appris pendant ce voyage?
    Tellement de choses... à apprécier chaque instant, chaque petit bonheur, à me débrouiller n'importe où, à pédaler en faisant presque 1 avec mon vélo et surtout que l'homme est bon, hospitalier, généreux!!!
    La bonté, la générosité, sont des caractéristiques que l’on a rencontré partout et en bien plus grande « quantité » que ce à quoi je m’attendais. On m’a offert de l’aide et à manger. Je ne l’oublierai jamais.

    Ce que ça t'a apporté?
    Relativiser beaucoup de choses, savoir ce dont je suis capable, aller au bout de moi-même et développer mon mental.
    Du recul sur beaucoup de points. J’accorde moins d’importance qu’avant à certaines choses, ou inversement. Je suis aussi plus débrouillard, mais surtout j’ai énormément gagné en confiance en moi.

    Ce dont tu as eu le plus peur ?
    Des chiens!
    Allez vers l’inconnu, chaque jour.

    Ce que tu as le plus apprécié?
    Pédaler en discutant avec Pol sur le bord de la route, en refaisant le monde, en laissent mon esprit libre de divaguer et me sentir libre d'aller où cela me chante. Savoir que chaque soir sera différent et ne pas savoir où je dormirais le lendemain.
    Allez vers l’inconnu, chaque jour.

    Ce qui t’a le plus énervé?
    Que les gars du train thailandais voilent ma roue... grrrr et les taxis et bus qui ne se servent pas de leurs rétroviseurs...
    J’hésite entre les tuktuks qui nous alpaguaient tous les 5m à pieds ou les imbéciles qui voulaient nous renverser à vélo pour gagner 10s.

    Trois choses à mettre en plus dans tes sacoches pour un prochain voyage en vélo ?
    Franchement... je ne vois pas, je rajouterais juste une liseuse à la place de mon guitalélé.
    Moins de barrières mentales pour vivre encore plus intensément chaque instant présent.  Moins de peurs - Oui ma réponse est à coté de la plaque mais c'est mon blog, je fais ce que je veux! -. Mon gros pouf – dont j’ai été séparé pour la 1ère fois de ma vie depuis notre rencontre il y a 25 ans.

     Et dire que mes parents m'ont dissuadé de l'acheter quand j'étais petit alors qu'il est toujours aussi magnifique après toutes ces années!

    Un bout de nous...

     

    Quelles améliorations seraient à apporter pour un prochain voyage?
    Se laisser davantage de marge de temps, pour pouvoir s'arrêter plus longuement dans un endroit qui nous plait. Et puis, ne pas prendre de billet d'avion de retour car on ne sait jamais où l'aventure va nous mener.
    Prévoir beaucoup, beaucoup plus de temps… Notre billet retour était une énorme erreur.

    Tes phrases standard en cours de route?
    Tu as voulu aller au bout ton rêve, alors vas-y! J'ai mal aux fesses!!! Je hais ma selle! C'est vraiment trop beau. Je suis librrrreeeee!
    P’tain on crèv’ de chaud sous c’cagnard! Pfffiou, le vélo c’est sympa mais c’est vachement fatigant quand même. C'est pas moche hein?! La Chine c'est très pentu, j'ai mal au c*l !

    Quel a été le plus gros effort demandé?
    Le premier coup de pédale vélo chargé puis monter un col de folie le jour de mon anniversaire, mais quelle récompense au bout!
    Prendre la décision de partir. En voyage, le 1er coup de pédale pour quitter Chengdu (et je suis sérieux).

    Ce qui a été le plus dur
    Le jour au Laos, où l'on a grimpé un col sans trouver à manger. Et puis les tous débuts, où mettre ma pochette secrète me faisait stresser... sans, je me sentais mieux! Mais aussi de ne pas savoir parler chinois... quelle frustration de ne pas pouvoir échanger avec les enfants, les gens,...
    Tous les jours se redemander : c’est vraiment ça que tu voulais vivre avant de partir ? T’es vraiment heureux là ? Et prendre les décisions qui s’imposent le cas échéant…

    A quoi pensais-tu quand tu montais un col?
    A ce qui sera de l'autre côté de la montagne et qui sera à m'en couper le souffle.
    Que je ne voudrais pas être ailleurs. Le vélo à la montagne, c’est quand même quelque chose…

    Un bon moment du voyage?
    Il y en a trop... je dirais la découverte des paysages de rizières avec en fond des couleurs ocres après le premier col... des petites maisons en bois, des ânes... juste le rêve devant soi!
    Quand on a fêté nos 1000km sur le bord de la route sous les regard intrigués des paysans chinois.

    Ce qui n’a absolument pas fonctionné?
    La ceinture cache-billet... qui me stressait et qui était nulle... du coup elle est restée presque tout le temps au fond du sac.
    Le camping en Asie du Sud-est…

    Le meilleur moment de la journée?
    La douche chaude puis le bon repas du soir.
    Le repas du soir.

    Qui fait quoi?
    Je peste quand le col n'en finit pas d'en finir... ou la ligne droite, je potasse les guides de voyage, je joue de la musique, je chante sur mon vélo et je gère les pauses ravitaillement.
    Je fais la mécanique vélo, la navigation, et peur à Ariane en zigzagant sur la route près des voitures. J’ai aussi une propension à mettre un bordel pas possible dans la chambre avec seulement 2 sacoches, je cherche encore comment j’arrive à faire ça…


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  • Le 20 août était le jour de notre premier vol de retour pour la France. Nous avons pris un premier vol pour rejoindre Shanghai puis un deuxième pour rentrer à Paris. Nous avons suivi, à quelques centaines de km près, le même parcours au retour qu'à l'aller! En seulement 24 heures, nous avons refait en sens inverse ce qui nous a pris plus de 6 mois à réaliser! Facile, on volait à un peu plus de 10 000m d'altitude à une vitesse comprise entre 850 et 950km/h. L'avion parcourait en moins de 10min la même distance que nous en une journée complète de vélo... La distortion temps / espace a été vraiment très impressionnante après avoir voyagé au rythme d'un escargot durant toutes ces semaines à vélo. Son coût est malheureusement très, très élevé...

    Le Global Overshoot Day, qu'est-ce que c'est? En français, cela donne le "jour du dépassement planétaire", soit la date à partir de laquelle nous avons consommé toutes les ressources naturelles que la planète peut produire en une année. Au delà de cette date nous entrons en "dette écologique", ce qui signifie que l'on est en train de se servir sur les réserves (encore) disponibles, en amputant donc les ressources disponibles dans le futur.
    Un peu comme un type qui gagnerait 20 000€ par an et qui se retrouverait à sec le 20 août. Il fait un emprunt pour finir l'année et pouvoir aller jusqu'au 31 décembre, avant de recommencer le même schéma l'année suivante (en dépensant encore plus) et bien sûr sans rembourser son emprunt. Un jour son banquier va lui tomber dessus et il va avoir très mal. Mais pour l'instant... il fait la fête!

    Cette date fatidique est calculée chaque année par l'ONG GFN (Global Footprint Network) en comparant les ressources disponibles (hectare global / habitant) et la consommation effective pays par pays.

     Une dette qui grimpe, qui grimpe...

    Global Overshoot Day

    Ce que je retiens c'est que l'on consomme 1,5 planète par année tous pays confondus.

    Global Overshoot Day

    Voila, si ça vous intéresse vous aurez plus de détails et d'explications sur le site de l'ONG dans cet article en français.


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  • Ça y est, le carnet de route est terminé... Il ne reste plus que les budgets Singapour et Malaisie à publier, pas le plus folichon!

    Alors on voulait tous les deux vous dire merci pour les messages que nous vous avez envoyé tout au long de notre voyage. Vraiment, ça fait du bien au moral, surtout les jours où c'est dur! Ça fait plaisir aussi d'écrire en sachant qu'il y a des gens qui vont nous lire, ça pousse (enfin personnellement) à vraiment essayer de mettre les mots les plus justes sur ce que l'on ressent et sur ce que l'on voit.

    Nous espérons que vous avez pris du plaisir à lire ces billets, que cela vous a donné envie de voyager et de faire du vélo bien sûr! Plus sérieusement, nous espérons également que le ton de nos articles vous a plu. Nous avons tout écrit au feeling, parfois sur le fil ou parfois à partir de nos notes personnelles quotidiennes retravaillées. Le plus dur a été de trouver le ton juste. D'un coté il y a notre satisfaction personnelle d'avoir accompli nos rêves ou nos envies du moment - et ça nous semble être une bonne chose d'être fier de ça; de l'autre il y a le risque de p*ter plus haut que son c*l. Ce voyage était un voyage touristique, nous n'avons été "que" des touristes et pas les grands explorateurs de je ne sais quoi (et il y a du monde qui l'oublie en cours de route...). Idem en ce qui concerne nos impressions sur les pays traversés (que nous avons pris soin d'appeler "impressions" pour en souligner le cararctère subjectif) ou nos articles à tendance écolo. On ne se sent pas plus "vert" que la moyenne, mais en tant qu'amoureux de la nature c'est quelque chose que l'on voulait partager - et en aucun cas être donneurs de leçons.
    Concrètement, ce n'est pas toujours facile à retranscrire! Quel mot utiliser, quelle expression choisir? Bref, nous avons fait au mieux...

    Le blog va cependant continuer à vivre pendant quelques semaines encore. Il y a quelques "pensées voyageuses" que l'on aimerait vous partager et que vous pourrez lire bientôt. Ensuite nous mettrons en ligne un retour sur chaque catégorie de préparatifs. Qu'est ce qui a bien fonctionné, ou l'inverse! Nous avons passé beaucoup de temps sur les blogs d'autres voyageurs (à vélo ou non) pour préparer ce voyage, récupérer des informations pratiques une fois sur place ou simplement rêver sur d'autres projets que le nôtre. Nous avons bien profité de toutes ces lectures, nous souhaitons faire tourner la roue en espérant que ce blog sera utile à d'autres!

    Encore merci à vous!

    Ariane & Pol

     


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  • Nous tenions à dire un immense MERCI à tous ces gens que nous avons pu rencontrer au cours de notre périple, à tous ceux qui nous ont redonné une foi incroyable en l'homme et sa gentillesse.

    MERCI pour tous les encouragements, pour tous les sourires plus incroyables les uns que les autres, pour tous les bonjours, pour toutes les petites attentions à notre égard. MERCI aussi à ceux qui ont pris de leur temps, d'eux-même, pour nous aider et nous guider. MERCI à ceux qui nous ont arrêté pour discuter, parfois au feu rouge, à ceux qui nous ont offert un plat, à ceux qui nous ont souhaité la bienvenue... MERCI à ceux qui ont préparé nos vélos, qui ont réparé le mien et qui nous ont donné des conseils.

    Jamais je n'aurais cru pouvoir vivre ça, jamais je n'aurais pensé qu'on me ferait, à moi petite voyageuse cycliste, un accueil si incroyable. J'en suis transformée à jamais et je reviens avec un regard différent. 


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